Accompagner les agriculteurs en transition

Du 23 février au 3 mars, aura lieu à Paris le grand show de l’élevage et de la gastronomie français, le salon international de l’agriculture. En tant que première région agricole d’Europe, la Nouvelle-Aquitaine ne manquera pas cet évènement pour présenter et mettre en valeurs ses atouts. Une centaine d’exposants, éleveurs, comme producteurs, vont pendant 10 jours animer les différents stands. « L’enjeu est de profiter de cette grand manifestation publique pour montrer la diversité de nos cultures, nos identités (218  signes de qualité) et accompagner les filières », explique Jean-Pierre-Raynaud, vice-président en charge de l’agriculture.

C’est aussi l’occasion de parler de soutien à l’agriculture. La Région Nouvelle-Aquitaine a ainsi mis en place un fonds de garantie Alter’NA, de 30 millions d’euros. La Région apporte un prêt aux agriculteurs ou entreprises agroalimentaires qui ne peuvent accéder à des prêts bancaires “classiques” pour financer des projets liés à la transition écologique. « Ce fonds est là pour encourager le basculement, la transition vers une agriculture sans intrants, biologique », indique Alain Rousset, président régional. Il devrait générer 150 M€ de prêts en trois ans pour des projets de transition.

Un modèle à repenser

« Dans cette même optique, l’AgroSmart Campus doit permettre aux jeunes de réfléchir aux productions de demain, de penser l’agriculture à venir, plus respectueuse de l’environnement. » La Région et l’Institut national de la recherche agronomique mèneront également plusieurs débats sur ce thème, pour penser l’agriculture de demain.

Chaque lycée agricole a une exploitation. « L’objectif est de les mettre en avant. » Pour cela, 20 M€ seront investis en trois ans pour construire des fermes pilotes, à l’image du programme Usines du futur.

« Pour 2019, il nous faut accélérer la transition agro-écologique, accompagner les acteurs et amplifier nos premiers résultats, insiste Alain Rousset. L’objectif est d’arriver à 10 % d’exploitations bio, mais surtout de faire que 90 % des agriculteurs basculent vers d’autres pratiques. Contre les pesticides, les néonicotinoïdes, il faut des pratiques plus vertueuses, mais ce sont aussi de meilleurs revenus. Notre politique foncière est aussi à revoir. Nous devons limiter l’étalement urbain et sanctuariser les terres arables. » La Région a d’ailleurs présenté son projet “Territoire d’innovation – grande ambition” TIGA VITIREV ou comment mieux traiter les cultures viticoles, en faisant du préventif plus que du curatif. « Il nous faut accompagner ce mouvement et les agriculteurs. » Un fonds de garantie destiné à soutenir les agriculteurs dans leurs nouvelles pratiques est en cours de réflexion.

M. W.

Plus de détails sur le fonds Alter’NA sur le site de la Région : www.nouvelle-aquitaine.fr.