A l’occasion de l’opération “Connectez-vous local”, organisé par la plateforme Agrilocal, la cantine de Neuville-de-Poitou proposait un menu 100 % local. Pour les trois écoles publiques, ils étaient ainsi 500 élèves à déguster les pâtes de Vent d’Ouest à Chouppes, la viande d’un boucher de Poitiers, des yaourts des Pairies de la Gartempe, à Vicq-sur-Gartempe et des pommes des Vergers de Chézeau aux Roches-Prémarie. Une animation avait lieu également au moment du repas pour expliquer aux enfants la provenance des produits. « Cela permet de sensibiliser les enfants aux circuits courts, aux produits du territoire », indique Benoît Prinçay, élu au Département de la Vienne en charge du déploiement d’Agrilocal. Cela fait maintenant plus d’un an que la cantine utilise la plateforme. « Cela permet de sécuriser les produits et répond à la demande des parents de savoir d’où ils viennent », explique Séverine Saint-Pé, maire de Neuville-de-Poitou.
Depuis deux ans, la plateforme Agrilocal est déployée dans la Vienne. Elle met en relation plus d’une centaine de producteurs et 67 utilisateurs de restaurants collectifs : collèges, communes, lycées, maisons de retraite …
L’inscription est gratuite pour les deux parties. Les producteurs peuvent proposer légumes, fruits, viande, produits laitiers, épicerie … Les utilisateurs peuvent également éditer un marché. « En tant qu’établissement public, ils sont régit par le code des marchés publics et l’obligation de mise en concurrence, pointe Benoît Prinçay. Grâce à cette plateforme et en quelques clics, nous respectons cette obligation, tout en favorisant l’achat de produits frais en local. En deux ans, nous sommes passés de 5 % de produits locaux dans les repas des collèges, à 30 %, le tout à budget constant. Ce sont des retombées directes pour l’économie locale et un vrai soutien aux producteurs locaux. » Le prix moyen lui d’un repas n’a pas bougé. « Nous menons en parallèle un travail sur le gaspillage, les volumes … » Et de l’avis de Thierry Barlier, responsable de la cuisine de Neuville : « Ce n’est pas plus contraignant. Nous faisions déjà beaucoup de cuisine, nous travaillons beaucoup de produits frais. C’est un peu plus d’anticipation peut-être, mais ce n’est pas plus compliqué qu’avant. L’équilibre financier se fait sur plusieurs repas. »
Ainsi, plus de 4 200 marchés publics ont été passés depuis le 1er janvier 2017 pour un chiffre d’affaire de plus de 570 000 euros. « Il reste encore des freins, des volumes trop gros ou trop petits, mais nous y travaillons. Plus, il y aura de producteurs engagés et de restaurants collectifs, plus cela générera des marchés. » Le Département et la chambre d’agriculture étudient ainsi l’implantation d’une légumerie, ainsi que d’une plateforme logistique de regroupement des denrées. « On avance, ça progresse ! »
M. W.