Pour sa conférence de rentrée, jeudi 19 septembre, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine ne manquait pas de sujets. Il a débuté en exprimant « son inquiétude et sa préoccupation face à la sécheresse dans de nombreux territoires ». Il a continué sur les bons chiffres régionaux en terme d’emploi (+1,4 % sur un an), de création d’entreprises (+16,6 % sur un an) … Et s’est félicité des résultats positifs concernant le TER (régularité en progression, fréquentation en hausse de 23 % …). Parmi les points de vigilance, il sera attentif à certaines grandes entreprises régionales en difficulté, aux travaux d’infrastructures ferroviaires, à l’emploi dans l’agriculture — « Nous sommes la première région agricole d’Europe en valeur, il faut que nous puissions réanimer l’installation de jeunes agriculteurs. » —, au recrutement des entreprises plus généralement — « La Région étant en charge de l’orientation, j’en appelle au monde de l’entreprise pour qu’il vienne expliquer au collège ce qu’est un métier et ses transformations. ».
Alain Rousset a rappelé la stratégie industrielle régionale. « Nous sommes une des rares régions qui réindustrialise grâce au programme Usine du futur, à la structuration d’un réseau d’ETI … » Cela passe aussi par le lancement prochain d’un fonds d’investissement, la structuration de la sous-traitance, celle des filières et des clusters … « Je sais que j’ai cette réputation d’homme qui aime les usines. Oui, mais il faut aussi dire que dernière l’usine, il y a la question de bien-être au travail, celle de l’ascenseur social. L’humain est nécessaire à la croissance économique. L’ambiance est positive. La Région a convaincu par les actes : nous avons doublé les aides aux entreprises sans baisser la voilure en ex-Aquitaine, en ayant une stratégie de priorités. Nous nous concentrons sur nos compétences et rien que nos compétences, mais nous mettons les moyens. La Région s’est ainsi positionnée dans la suite des compétences de l’Etat en matière d’aménagement. Nous avons signé des contrats avec les différents territoires, en étant encore plus incisive quand ils étaient en difficulté. C’est aussi des aides à l’ingénierie dans les territoires pour répondre aux appels à projets et faire se rencontrer les acteurs. »
Sur la transition écologique et solidaire, il réaffirme l’ambition de la Région de passer de la prise de conscience aux actes en s’appuyant sur Néo Terra. « Et tout cela pour 2030, car quand je regarde mes petits-enfants je me dis qu’il est impossible de renvoyer cette transition à 2050. » Il évoque ainsi VitiRev : « une feuille de route commune pour sortir des pesticides comportant un plan d’actions, un calendrier et un chiffrage. Nous réaliserons ces objectifs sur un temps court si nous embarquons tout le monde dans le même bateau. Il faut changer nos pratiques tout en nous adaptant. »
Alain Rousset a également fustigé une nouvelle fois la réforme de l’apprentissage. « Je suis stupéfait de l’incompétence de ces réformes ! Les résultats actuels, c’est surtout grâce à la Région et à l’artisanat. L’UIMM a voulu mettre la main dessus. C’est contraire au développement de nos territoires. » Des doléances (ainsi que celle de plus de décentralisation) qu’il va faire entendre au Premier Ministre Edouard Philippe, lors de sa venue pour le Congrès des Régions de France qui aura lieu à Bordeaux les 30 septembre et 1er octobre.
Mathilde Wojylac