La rencontrer, c’est tomber sous son charme. Aurélie Fraudeau brille par sa prestance. Aujourd’hui, agent immobilier chez I@d, avant-hier, infirmière au Chu et hier, gérante de La Baignoire.
Instable ? Non, au contraire, elle a les deux pieds bien ancrés sur terre et la tête bien faite pour mener ses projets. Aurélie Fraudeau sait ce qu’elle veut et elle veut du mouvement et des projets. Elève studieuse au Bois d’amour, elle obtient son Bac S sans difficulté et réussit dans la foulée son concours d’entrée à l’école d’infirmière à Tours. « J’ai toujours voulu travailler en bloc opératoire, j’étais passionnée par le corps humain. Lors de ma deuxième année, j’ai pu faire mon stage au bloc opératoire en orthopédie, j’ai adoré, c’était bien la voie que j’avais choisie. » Diplôme en poche, elle retrouve le bloc opératoire en orthopédie du Chu de Poitiers, puis rejoint celui de gynécologie et obstétrique. Au bout de deux ans, la jeune femme aspire à de nouvelles aventures. « Le rythme effréné, les astreintes la nuit, la hiérarchie, l’ambiance … j’adorais mon travail, mais je voulais voir ce qui se passait ailleurs, alors j’ai demandé une disponibilité et je me suis lancée en profession libérale. »
De nature indépendante, elle accepte des missions aux quatre coins de la France. « J’ai beaucoup voyagé, je travaillais en intérim et je me sentais plus libre. » Mais l’électron libre se lasse de nouveau et revient à Poitiers où elle demande au Chu sa réintégration. « Très rapidement, je me suis rappelée pourquoi j’avais quitté ces murs et je sentais que ça n’allait pas durer. » Un peu tête brulée, mais pas inconsciente, Aurélie Fraudeau réfléchit à sa reconversion et c’est lors d’un cours d’aquabiking qu’elle a une révélation. « J’entendais les remarques des clientes et j’ai eu un déclic. Je devais créer un concept d’aquabiking plus intimiste mais tout aussi efficace. » L’élève studieuse reprend du service et se lance dans une formation d’esthéticienne par correspondance. « La journée j’étais au Chu et le soir, je révisais. » Sa formation se bouclant par un stage, elle rejoint un salon d’esthétique pictavien où elle rencontre sa future collaboratrice Marie Montassier. En quelques semaines, les deux femmes deviennent complices, les langues se délient et Aurélie parle de son projet. Son amie, souhaitant également franchir le pas de la création d’entreprise, l’a rejointe dans son nouveau projet. Elles lancent les démarches, se font accompagner par la chambre de métiers, la Capée, rencontrent les banquiers, obtiennent le soutien de l’ex-région Poitou-Charentes … et, en parallèle, Aurélie Fraudeau décroche son diplôme d’esthéticienne. « J’avais un objectif et j’ai tout mis en œuvre pour le réussir. » Les deux associées lancent les travaux en octobre et ouvrent en février 2013, La Baignoire, un salon d’esthétique avec cabine d’aquabiking, une première à Poitiers. « Nous avons eu très vite des clients, nous avons intégré des réseaux et La Baignoire s’est rapidement fait connaître. Mais, au bout de deux ans la réalité était autre. Je ne m’épanouissais pas dans le métier d’esthéticienne au quotidien, j’aimais monter des projets et là je m’engourdissais dans ma routine, j’étais frustrée de ne pas évoluer. Avec Marie, nous avons convenu de mon départ car entre temps j’avais découvert une nouvelle activité. » En effet, ambitieuse, mais pas folle, Aurélie a quitté son entreprise pour un nouveau projet, loin des soins, celui de mandataire indépendante en immobilier pour I@d France, un réseau d’agents immobiliers à domicile. « Ce qui m’a plu c’est l’ampleur du challenge, tu es indépendant, tu crées ton propre portefeuille de clients pour réaliser ton chiffre d’affaires. Ton travail, c’est toi et je suis libre de m’organiser. »
Lydia De Abreu