Le gouvernement voudrait imposer aux bailleurs sociaux une baisse des loyers. Une véritable “claque” pour le logement social. Ekidom s’inquiète des répercussions, et notamment de ne plus pouvoir investir et réhabiliter ses logements.
Les aides au logement vont baisser. Pour compenser cette diminution, le gouvernement voudrait imposer aux bailleurs sociaux une baisse des loyers des logements bénéficiant de l’APL. Cela représenterait 50 à 60 euros en moins par mois. Une véritable “claque” pour le logement social. En Vienne, Ekidom a fait le calcul, cela représenterait 3,6 millions d’euros de recettes en moins par an. Pour les quatre départements de l’ex Poitou-Charentes, le montant s’élèverait à 32,5 M€. « Si nous sommes déficitaires, à terme cela signifie l’arrêt de nos investissements, souligne alarmé Daniel Hofnung, président d’Ekidom. Nous ne produirons plus de logements neufs. Aujourd’hui, nous en sortons en moyenne 80 chaque année. Les programmes de réhabilitation (600 logements concernés) seront divisés par deux. Le plan d’entretien de nos façades sera revu. Nous travaillerons dans l’urgence et plus dans l’anticipation et la prévision. Nos objectifs d’accessibilité (ascenseur et rampe d’accès) seront aussi revus à la baisse. Nous avons du mal à y croire, mais pour l’instant aucun discours ne remet en cause ces annonces. »
Le bâtiment et les collectivités impactés
Plus d’investissements, ce sont autant de commandes publiques annulées. Pour l’ex Poitou-Charentes cela représenterait 320 M€ d’appels d’offres, avec des conséquences sur les entreprises locales et l’emploi direct et indirect.
Le remboursement des emprunts, basé sur les loyers perçus, sera impacté. Les collectivités locales qui se sont portées garantes de ces emprunts s’en trouveraient affectées. « Nous avons investi sur des hypothèses de recettes qui ne seront plus vraies demain, cela nous fragilisera encore. »
Les grands perdants seraient les locataires. « Si nous ne pouvons pas rénover notre patrimoine, cela va indéniablement engendrer de nouvelles difficultés sociales. Des contreparties ont été proposées, mais ce ne sont des chiffres qui ne correspondent qu’aux zones tendues. C’est un raisonnement technocratique qui est appliqué, qui ne tient en aucun compte de la réalité des territoires extérieurs à l’Ile-de-France ou aux très grandes agglomérations. »
Cet avertissement, Ekidom et les bailleurs sociaux de toute la France, comptent bien le faire entendre au Congrès national des HLM qui se tient à Strasbourg jusqu’à jeudi.
M. W.