Quatre ans après son rachat par le groupe Barat, CEIT Interior à Loudun renoue avec la croissance. Le groupe a décroché de nouveaux contrats, et notamment l’aménagement du nouveau RER parisien.
Cette année sera celle du redémarrage. A Loudun, après trois exercices négatifs et une baisse de son chiffre d’affaires, Barat CEIT Interior renoue avec la croissance pour 2018. La mise en liquidation judiciaire avait été prononcée en mars 2014 et le site (ainsi que celui du Rorthais dans les Deux-Sèvres) avait été racheté par le groupe Barat le 1er août 2014. La société acquiert également d’anciens locaux (16 000 m2) sur la zone industrielle nord, avenue de la coopération et après quelques rénovations s’y installe en novembre 2015. Le groupe a investi 6 M€ pour rénover et réorganiser le site loudunais. Sa dernière acquisition est une nouvelle découpe laser pour l’acier, l’aluminium et l’inox.
Spécialiste de l’aménagement intérieur
Si 83 personnes ont été reprises (dont une cinquantaine à Loudun et 30 sur Rorthais) sur un effectif de 213, le site compte aujourd’hui une soixantaine de salariés. « Le secteur connaît des regroupements et des concentrations, souligne Christian Provost, président du groupe Barat. Nous sommes positionnés comme équipementier des grands constructeurs que sont Bombardier, Alstom ou Siemens. Notre premier objectif reste la rentabilité de l’entreprise, sinon nous ne pouvons rien construire derrière. Viennent ensuite l’épanouissement des collaborateurs et l’excellence industrielle. Même si cela est difficile, l’industrie est possible en France. » Le groupe s’inscrit dans cette mouvance de regroupement et compte aujourd’hui sept sites spécialisés dans l’aménagement intérieur pour le ferroviaire (fenêtres, portes …). « Chaque entité se développe sur un segment. » L’entreprise de Loudun se concentre sur la fabrication de pièces et l’éclairage de zones spéciales (vestibule, entrée, tablette …) pour l’intérieur de trains et tramways. « Si auparavant les plans nous arrivaient tout prêt, aujourd’hui le constructeur donne son cahier des charges et grâce à nos bureaux d’études, nous réalisons les plans. » Tôlerie, soudure, câblage, électronique, peinture, voici les principaux métiers du site. En partant d’une plaque de métal ou de composants électroniques, le site fabrique des tables pour l’Eurostar, des plafonds pour les tramways, des marques-places pour le Talys …
Nouveaux contrats, nouvelles embauches
Continuant la rénovation des TGV Eurostar (dont la dernière rame sera livrée fin juin) et la fabrication de pièces pour les TER d’Alstom, le groupe a décroché de nouveaux contrats. Ainsi, le site va travailler pour les trains régionaux belges, le RER parisien ou encore sur la rénovation des Talys (26 rames pour 2020). « Nous devons avoir fini les livraisons du RER pour les jeux olympiques de 2024. Cela nous oblige à sortir une voiture par jour. » Face à cette montée en charge, le principal problème du groupe reste le recrutement du personnel. Comme réponse, la société envisage de créer son propre centre de formation pour pallier au manque de salariés qualifiés (notamment en tolerie-soudure). « Notre plus grande force reste l’adaptabilité et la flexibilité de nos équipes. » La gestion des sites et le management ont été profondément revus. « Nous travaillons sur le modèle de l’entreprise libérée. C’est le chef d’îlot qui est responsable et qui répond au client. L’administration n’est qu’un support. Ce mode de management nécessite un changement de mentalité, explique Christian Provost. Il n’y a plus de hiérarchie, le travail en équipe prime et les responsabilités sont partagées. Cela nécessite de la transparence, de la confiance et plus de communication. Aujourd’hui, la moitié des îlots fonctionne ainsi. Les plans sortis par le bureau d’études sont validés par le chef d’îlot. Tout le monde sait les projets en cours. » Et le bureau d’études travaille déjà sur de nouveaux appels d’offres.
M. W.