Fondée en 1947, la Camif est rachetée en 2009 par le groupe Matelsom. Dès lors, la société niortaise de vente de meubles opère un tournant 100 % numérique. Dans le cadre des Rencontres du numérique, Anne Laurence, directrice développement durable et RSE reviendra sur cette transformation numérique réussie.
Info-éco / Comment Camif-Matelsom passe d’une stratégie de vente par correspondance à un site de vente en ligne ?
Anne Laurence / En 2009, Emery Jacquillat reprend la marque Camif. Cet entrepreneur du web a lancé dès 1995 un site de vente en ligne de literie. Il a donc un vrai parti-pris pour le web. Il a réussi à transformer un business modèle tout en gardant l’esprit de la marque et ses valeurs fondatrices : vendre du meuble de qualité. Exit donc le catalogue de 800 pages et c’est toute l’entreprise, du fabricant au client, qui sont tournés vers le web. Internet permet d’avoir beaucoup d’informations et sur notre site, la transparence est de mise.
Info-éco / Comment le web permetd’aller plus loin que dans un magasin ou un catalogue ?
A. L. / Aujourd’hui, avant d’acheter, les consommateurs vont de toute façon sur internet. Depuis 2012, nous intégrons par exemple sur notre site des vidéos sur les coulisses de la fabrication. Au départ, nos fabricants étaient plutôt réticents. La première année, il y avait 5 vidéos, aujourd’hui nous en avons 80.
Info-éco / Vous surfez d’ailleurs sur le fameux Made in France ?
A. L. / Oui et nous sommes clairement engagés dans une stratégie de consommation responsable et locale. C’est notre CQFD. C comme Choix, Q comme Qualité, F comme Française et D comme Durable. Et Camif aime particulièrement les acronymes avec celui de Camif pour Clients et Actionnaires du Monde et de son territoire niortais pour l’Intérieur avec nos Fabricants. C’est la culture de l’entreprise de faire attention à toutes les parties prenantes. Du coup aujourd’hui nous faisons aussi beaucoup de co-créations avec nos fabricants et chaque année d’ailleurs nous opérons un Tour du Made in France et des ateliers collaboratifs dans les usines pour inventer les meubles de demain. C’est comme ça qu’est né le premier bureau connecté.
Info-éco / Mais comment le client, qui veut voir et toucher le meuble, peut s’y retrouver ?
A. L. / C’est un retour client très fréquent en effet. En début d’année, nous avons ainsi mis en ligne un nouveau concept : « Camif près de chez vous ». Nous mettons nos clients en relation. C’est le pas vers l’économie collaborative permise par le web. Le principe est simple. Vous voulez acheter un canapé de notre site, mais vous souhaitez le voir avant. Sur la fiche produit vous renseignez votre code postal et vous pouvez alors géo-localiser les clients qui ont acheté ce même canapé. Avec l’accord du client vous pourrez alors essayer le canapé directement chez lui. Nous sommes à 100 mises en relation par mois. Nous avons d’ailleurs depuis développé ce service à d’autres familles de produits.
Info-éco / La transformation digitale s’opère donc à tous les maillons de la chaîne ?
A. L. / Tout à fait. La transformation digitale doit se faire au sein d’une véritable culture d’entreprise symbolisée chez Camif-Matelsom par le triple A (encore un acronyme !). Audace, il fallait être audacieux pour croire dans ce virage du 100 % numérique. Agilité, le web nous le permet et nous y oblige. C’est un moteur. Et l’Attention portée toujours à ses collaborateurs, ses fournisseurs et ses clients.
Propos recueillis par M. N.