Maryline Gendre a repris l’entreprise créé par sa mère, développé sa propre marque et 16 produits cosmétiques naturels. Pour son parcours, elle a reçu le prix de la reprise d’entreprise au concours Créa’Vienne.
Maryline Gendre a reçu le mois dernier le prix de la reprise d’entreprise au concours Créa’ Vienne avec sa société Creatissimo Cosmetics. Une transmission rapide et sans préparation, mais qui a donné naissance à une nouvelle marque de cosmétiques.
C’est sa mère qui crée l’entreprise en 1998 quand elle rentre du Maroc. « Les femmes marocaines ont la réputation de prendre soin d’elles au naturel, baignées par des traditions méridionales et orientales. Elles puisent dans la richesse de la nature pour prendre soin de leur peau. C’est cela que ma mère a voulu elle-même transmettre à ses clientes », explique Maryline Gendre. La société propose des crèmes de soin pour le visage en vente directe. Une conseillère se rend chez la personne et propose en même temps des soins.
« J’ai rejoint la société en 2001 comme directrice administrative et financière. J’avais fait mes armes dans des grands groupes, à Paris. J’avais cette passion commune des cosmétiques avec ma mère. » Elle travaille à ses côtés tout en vivant à Paris. En 2014, sa mère décède. « Je n’avais pas vraiment envisagé de reprendre la société, mais nous avions signé des papiers au cas où et malheureusement … Je me suis posée la question si je voulais m’engager. Nous n’avions pas les mêmes fonctions, il fallait que je déménage. J’étais sa fille unique et j’avais vu ma mère évoluer dans ce milieu avec ses avantages et ses inconvénients. » Elle revient à Dissay et reprend les rênes de l’entreprise. « Il fallait rassurer l’équipe (10 personnes à l’époque), redonner confiance aux gens. » Elle décide alors de relancer un projet de création de marque de cosmétiques. « Il fallait redresser notre situation financière, renforcer notre identité et créer un renouveau, donner un nouveau souffle à l’ensemble. » Elle fait appel au laboratoire chez qui elle s’approvisionne, des graphistes, les collaboratrices de l’entreprise … « Neuf mois après le décès de ma mère, nous lancions, en janvier 2015, 13 produits sous notre marque Camille Gabylore. Le produit, le graphisme, l’histoire que nous avons développée ont reçu un très bon accueil. »
Des conseillères aux petits soins
Dans la continuité de l’esprit développé par sa mère, ce sont des soins « naturels », sans paraben, avec peu ou pas de parfums de synthèse, concentrés en actifs. Cinq sont écocertifiés. « Ce sont des produits pour prendre soin de sa peau, pour nettoyer, hydrater et protéger. » Et pour vendre et transmette la qualité de ces produits, 24 conseillères en beauté exercent sur le grand Ouest, de Paris à Bordeaux. « Notre plue-value est dans le conseil, le service auprès de nos clientes. Elles mettent en place un soin adapté à chacune car chaque peau est unique. En fonction de l’âge et des habitudes. » Les conseillères sont esthéticiennes ou on fait des études de cosmétologie. « Le plus dur pour moi reste cette partie recrutement. Etre vendeuse pour Camille Gabylore est un métier, pas un travail d’appoint. Notre conseillère dispense des soins, apporte un service personnalisé au domicile de la personne. Lors d’un rendez-vous individuel, elle prend le temps de faire un bilan complet. Le premier soin, qu’il y ai vente ou pas, est offert. Nous avons un taux de fidélisation de 70 %. Nous fonctionnons par le bouche-à-oreille, le réseau se tisse petit à petit par recommandations. Depuis deux ans, nous connaissons une croissance à deux chiffres. »
Le prix Créa’Vienne devrait lui permettre de développer deux formules de plus, qui viendraient s’ajouter au 16 produits existants. « Même si c’est moi qui tranche, la conception se fait ensemble. Nous avançons tous ensemble. Je suis fière qu’il y est cet esprit de solidarité, d’entraide au sein de l’entreprise. Ma ligne est de manager en mutualisant les connaissances et non d’être sur la compétition. Créa’Vienne m’a permis aussi de découvrir d’autres acteurs locaux, de m’enrichir de leur expérience. Ce n’est pas facile tous les jours et ce n’est pas ce que j’avais envisagé, mais il faut savoir s’adapter à la vie et s’engager. »
M. W.
Site : Camille Gabylore