Spécialisée dans l’ameublement, la rénovation de sièges et la sellerie, la Maison Bigot a été reprise par Cellia Jaugin. Alors âgée de 19 ans, c’est un vrai challenge pour elle.
Cellia Jaugin est une jeune femme de 21 ans ayant repris depuis presque 2 ans la Maison Bigot, située à Châtellerault. Après avoir fait un CAP couture et tapisserie en 2 ans à Royan, elle s’est spécialisée en 1 an grâce à un CAP tapisserie et siège. Alternant entre cours à Joué-lès-Tours et stages, elle s’est ensuite tournée vers un BTM en apprentissage chez la Maison Bigot. C’est après ces deux ans au plus près du métier qu’elle a eu l’opportunité de reprendre l’entreprise.
Aimant la couture, cette passion pour la tapisserie lui est venu d’un stage découverte en 3e chez Barbara Décoration. C’est après ce dernier que tout a changé. Et malgré de nombreux refus et plus de 200 appels pour décrocher des stages, la jeune femme ne s’est jamais découragée. « Certains m’ont dit que ce métier n’était pas fait pour une femme, qu’il était trop physique et de toute façon qu’il se meurt. »
Pourtant en novembre 2016, la Châtelleraudaise reprend la Maison Bigot. En effet, le propriétaire étant satisfait de son travail et partant à la retraite, c’est tout naturellement qui lui a proposé de prendre la suite. Il a fallu un an à la jeune femme, qui avait 18 ans à l’époque, pour accepter. Elle ne savait pas dans quoi elle se lançait. « C’est surtout le côté administratif qui a été dur, mais je travaille maintenant avec la fille de Monsieur Bigot qui est comptable à mi-temps. » Cellia Jaugin a tenu bon et l’ancien gérant est toujours présent. « Il passe me voir encore aujourd’hui, je suis bien entourée, il y a eu une bonne transition. »
Un métier polyvalent
Le métier de tapissière est riche. « Il est polyvalent : je fais de la rénovation de sièges, de la sellerie, des tissus d’ameublement, des coussins, des rideaux, mais aussi de la réparation de sièges d’automobiles, de motos et de bateaux. Je remets également en état de la literie ancienne, une technique que j’ai apprise ici. » Elle a tout gardé de l’ancien propriétaire, que ce soit les machines ou même la façon de travailler, elle a juste arrêté de faire de la peinture car ce n’est pas dans ses cordes. Son carnet de commandes est bien rempli, si bien qu’elle envisage de prendre un apprenti l’année prochaine. « J’aime transmettre », confie-t-elle. Et puis bien qu’elle ait souvent le nez dans son atelier, cela ne l’empêche pas de faire des salons afin de se faire un nom. « Peu à peu, j’essaye d’accoler mon nom au sien et de l’imposer. » Elle rencontre également d’autres artisans et se crée un réseau, s’entourant d’ébénistes, de garagistes ou même de cordonniers. « C’est bien de pouvoir échanger et de s’entraider entre artisans. Je n’ai pas de regrets, conclut-elle, une belle aventure commence. »
Chloé Crochu
Site : www.maisonbigotjaugin.com.