Dirigeant d’Arform à Bonneuil-Matours, Christophe Greselin a décidé de se présenter aux élections législatives dans la 3e circonscription de la Vienne.
Indépendant et sans étiquette, Christophe Greselin est un candidat atypique. « Fatigué et déçu par les politiques », il a décidé de se présenter sur la troisième circonscription de la Vienne aux élections législatives des 11 et 18 juin. A 46 ans, il est le dirigeant d’Arform à Bonneuil-Matours, une entreprise artisanale spécialisée dans la confection de sièges rembourrés pour les professionnels. Christophe Greselin a repris la société en août 2011, qui compte aujourd’hui 10 salariés. « J’avais fait le tour de mon métier, du secteur où je travaillais et je cherchais une menuiserie à reprendre. » Avec un grand-père et un père affuteur, il a commencé par livrer les outils aux clients. Sans le baccalauréat, mais avec une grande curiosité et l’envie de comprendre, il apprend le fonctionnement des machines, notamment celles usinant le bois. Il travaillera sur près de 30 départements en France comme ingénieur commercial – représentant en machines à bois pour des entreprises italiennes. « Mon cœur de métier, ce sont les procédés de fabrication, l’industrialisation d’un process. » La fabrication, mais aussi l’informatique le passionnent. Impliqué, il est membre d’Entreprendre pour apprendre, du Medef et de la CPME. Il est aussi élu à la Chambre de métiers de la Vienne. « Je ne vote plus depuis plusieurs années et pourtant je m’intéresse à la vie politique, je vais à des débats, je suis les élections. Pourtant, les politiques ne me donnent pas l’étincelle que je recherche. J’écoute les différents candidats, mais je trouve qu’ils n’ont pas d’idées. Ce sont des ajustements à la marge qu’ils proposent, sur les montants à mettre en investissements ou l’éducation, alors qu’il faut changer de manière de voir, de concevoir. »
Parmi les mesures qu’il souhaite voir aboutir rapidement en direction des entreprises, l’une des premières est d’instaurer la TVA à l’encaissement pour tous. « Cette mesure soulagerait notamment les entreprises qui produisent avec un fort besoin de main d’œuvre. Ce serait une respiration dans leur trésorerie. Actuellement j’avance deux mois de TVA, en plus des impayés à l’Etat, alors qu’il serait simple que cet argent ne soit plus un blocage pour moi. Avec un peu d’imagination technique, de pragmatisme, beaucoup de choses pourraient évoluer, sans que cela ne coûte rien. » Dans la même optique, il souhaite l’arrêt de la taxation d’avance sur l’inventaire des stocks. « Cela amènerait plus de solidité et de souplesse à l’entreprise. » L’un de ses chevaux de bataille est aussi l’automatisation des démarches. « Aujourd’hui, l’information, les administrations les détiennent, pourquoi ne pas plus les partager et éviter aux particuliers, aux entreprises de remplir des formulaires, des démarches qui stressent et exaspèrent les gens. En allant chercher l’information à la source, cela éviterait beaucoup d’erreurs. Par exemple, c’est le médecin qui décide de l’arrêt maladie, il n’y a pas besoin d’une double ou triple saisie pour l’enregistrement, mais d’un clic de sa part pour la transmission. Aujourd’hui cela passe par le chef d’entreprise, par le comptable, il y a une complexification du système. Ces transmissions sont en général accompagnées d’obligation de délais, menacer les gens ne sert à rien. Il en va de même pour l’obtention de certaines aides. Il y aura ensuite un travail de redéploiement des forces du temps de travail à répartir vers d’autres missions pour plus de services à la population. » Il souhaiterait également réformer la taxe d’imposition et foncière. « Nous ne savons plus pourquoi nous payons. De même, il faut rendre les lois compréhensibles par tous les citoyens. Il faut retravailler la qualité de la loi, pour qu’elle ne soit pas sujette à interprétations, mais avec des formulations concrètes, claires. S’il faut aller chercher l’ingénieur qui a conçu la voiture pour la conduire, ce n’est pas la peine. Il en est de même avec les lois. » Christophe Greselin a aussi plusieurs propositions pour rapprocher le citoyen des institutions. « Actuellement, il y a un artisan au Parlement. Je suis à l’écoute. En tant qu’indépendant, si les gens ont des projets, des propositions à me transmettre, je les porterais avec envie et énergie. »
M. W.
Suppléante : Nathalie Ouvrard.
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