Le centre hospitalo-universitaire de Poitiers vient de présenter son Livre blanc, un document qui fixe ses priorités pour les 10 à 15 ans à venir. « C’est à la fois un état des lieux, une carte d’identité et un document stratégique, souligne Alain Claeys, président de Grand Poitiers et du conseil de surveillance du CHU. C’est un moment important pour l’établissement, pour la communauté urbaine et pour la Région. » Le livre blanc est le fruit d’un an de travail, d’échanges entre les personnels, les directeurs de services, l’Etat, les partenaires du CHU … « Il n’y avait qu’un seul CHU dans l’ancienne région, désormais nous sommes trois en Nouvelle-Aquitaine, précise Jean-Pierre Dewitte, directeur de l’établissement. Le territoire a changé, notre positionnement doit changer. Avec 32 CHU en France, la Cour des Comptes estime également que leur nombre va diminuer dans les prochaines années. » Ainsi, à travers 14 orientations, le livre blanc permet au CHU de se projeter pour 2025.
Plusieurs axes de développement ont été pointés avec par exemple la nécessité de recruter 35 praticiens dans les cinq ans à venir ou la création de 14 les postes hospitalo-universitaires, voire deux supplémentaires dans l’idéal. Le CHU dispose d’un plateau technique optimisé et à la pointe. « Nous avons toujours soutenu et acquis les dernières technologies en santé au bénéficie de la population régionale. Nous devons trouver des moyens de travailler avec Bordeaux, non pas en opposition, mais dans le respect des spécificités de chacun. » Si le CHU est très performant sur la transplantation rénale et hépatique en partenariat avec Tours, il manque l’activité cardiaque. « Il y a cette place à prendre en Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, en moyenne en France, il y a un centre pour trois millions d’habitants. Celui de Bordeaux en couvre six. »
Soutenir l’innovation
Avec 60 M€ d’investissement par an, l’un des grands enjeux est de poursuivre le soutien à l’innovation. « En imagerie, nous aimerions acquérir un IRM 7 Tesla, en lien avec l’équipe Dactim-MIS et en médecine nucléaire un TEP-IRM. » D’autres acquisitions et avancées sont aussi prévues en robotique et télé-médecine. « Les neurosciences et la cancérologie restent deux de nos axes forts. Nous devons développer la recherche clinique, en lien avec la recherche fondamentale, pour permettre au malade de bénéficier de nouvelles molécules de traitement. Il s’agit également de conforter nos cinq équipes Inserm et CNRS et de soutenir trois équipes en devenir (Alive, Prismatics et la prévention de la perte d’autonomie) pour qu’elles soient labellisables dans 3 à 5 ans. »
Un comité de suivi sera mis en place en septembre pour suivre ces différents sujets et l’avancement des 14 orientations. Ce Livre blanc servira à la rédaction du futur projet d’établissement, prévu pour septembre.
M. W.