Voilà tout juste trente ans que Corinne Saulnier a ouvert l’institut de beauté Amandine, 46 rue de la cathédrale à Poitiers.
C’est un rêve de petite fille que Corinne Saulnier a réalisé, il y a tout juste trente ans : ouvrir son propre institut de beauté. « Et je ne regrette rien ! » Charentaise d’origine, elle s’est installée au 46 de la rue de la cathédrale à Poitiers pour ne plus en bouger.
Elle obtient un CAP en école d’esthétique sur Angoulême et suit son conjoint sur Poitiers pour ces études. « Je ne pensais pas rester ici … » Elle intègre l’Institut Véronique. « J’ai remplacée la gérante pendant un temps, cela m’a bien plu d’être patronne ! » La jeune femme lance donc une étude de marché, épaulée et soutenue par la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne. « Le pas de porte était à vendre, j’ai saisi l’occasion. » A 19 ans, Corinne Saulnier ouvre son institut de beauté Amandine. Elle dispose de deux cabines de soins, dans une ambiance qu’elle a décoré avec soin dans un esprit brocante. « Cette taille me convient, même si la question de déménager s’est déjà posée. C’est important de se sentir bien sur son lieu de travail. »
Le bouche-à-oreille a fait sa clientèle. « Beaucoup sont devenues des amies. C’est un métier dans lequel il faut aimer les gens. Il y a de la proximité et surtout beaucoup d’écoute. » Elle connaît ainsi tous des coulisses des institutions (mairie, département, région), tout en ayant toujours été discrète. Elle reçoit des femmes de tous les âges, de 14 à 90 ans. « C’est aussi ce qui fait la richesse du métier. Et de milieux sociaux très différents, des professions libérales comme avocate, en passant par la femme de ménage ou l’étudiante. J’ai une clientèle de quartier qui habite en proximité, de nombreuses femmes qui travaillent en centre-ville également. » Le créneau de 12h à 14h est notamment très prisé de ces dernières. Corinne Saulnier a su évoluer avec sa clientèle.
Des soins sur-mesure
Elle réalise des soins esthétiques, gommage, soins du visage, manucure, pédicure … « Je m’adapte à chacun, je fais du sur-mesure. » Fidèle, elle travaille avec les deux mêmes marques de cosmétique depuis le début : Yon-Ka et Jean d’Estrées. « Ce sont deux marques complémentaires. » Elle vend également quelques bijoux. « En 30 ans, je n’ai pas connu de crise, j’ai toujours été en légère progression. Au fil des années, le métier s’est démocratisé, de plus en plus de personnes vont chez l’esthéticienne, mais les indépendantes se font de plus en plus rares. » Une particularité qu’elle n’hésite pas à mettre en avant. « Ici, vous serez toujours suivie par la même personne, sourit-elle. Après, il y a toujours des avantages et des inconvénients à être son propre chef. Je gère mon emploi du temps et mon temps. De l’autre côté, quand j’ai eu ma fille il y a 20 ans, je ne me suis pas beaucoup arrêtée. Je prends quand même des vacances pour souffler. C’est une respiration qui me permet de me retrouver et de repartir ressourcée. »
Dans son petit cocon, Corinne Saulnier voit ainsi défiler tout Poitiers, les touristes, les flâneurs et les pressés. « Au tout début la rue était ouverte à la circulation, mais très vite elle a été piétonne. C’est plus agréable quand même. Je suis la plus ancienne de la rue, même si la boulangerie s’est installée peu de temps après moi. Je connais tous mes voisins, c’est une artère plutôt sympa et qui évolue bien. Avec le projet de quartier du Palais, les choses devraient également encore bouger. »
M. W.