Il n’aime pas parler de lui et de son parcours bicéphale. Il préfère mettre son dernier joyau en avant, la Sirène, l’espace musical rochelais qu’il préside bénévolement.
Il faut le savoir que ce grand septuagénaire discret aux cheveux en bataille est le président de la Sirène, la salle de spectacles et de musiques actuelles de La Rochelle. Dan Joulin n’aime pas parler de lui. Pourtant, quel parcours ! Cadre de banque, il a fait « plein de métiers, du crédit, de la formation et du développement commercial », explique t-il. Mais avant cela, il a voulu se consacrer à la musique. Clarinettiste formé au jazz, membre de l’orchestre de la Croix rouge américaine alors qu’il était lycéen à Orléans dans les années 1960, il est monté à Paris pour devenir musicien « et faire quelques heures à la banque ». Finalement, il est devenu banquier sans « jamais couper ce lien avec les artistes ». Et encore moins avec la musique. « J’aime la musique électro, la chanson française — il est fan de l’ancien parolier d’Alain Bashung, Jean Fauque —mais je suis foncièrement un jazzeux. Le jazz accompagne ma vie. Quand j’ai une baisse de forme, j’écoute du jazz. Et en ce moment, je remixe des standards. »
Festival off des Francos
Il a surtout créé plusieurs festivals, dont celui de Saint-Leu, consacré au jazz, ainsi que le festival off des Francofolies, en 1989.
Elmer food beat, Zebda ou le Cri de la mouche en savent quelque chose. A l’époque, « il m’arrivait de dormir sur une scène pour en garder le matériel », rigole-t-il. Bien sûr, il n’était pas seul dans ce projet fou. David Fourrier (directeur artistique de la Sirène), Gilles Bayet (directeur adjoint de la Sirène) et Christian Parrot (directeur technique de la Sirène) en étaient aussi. Cela a valu à Dan Joulin son surnom de « saltimbanquier ». Car pour trouver l’argent, Jean-Louis Foulquier n’ayant « jamais voulu financer le off » comme il le rappelle, il a dû faire appel à ses amis chefs d’entreprise, lui qui était membre du Centre des jeunes dirigeants de La Rochelle. Du coup, il a créé le club d’entreprise du festival off, qui est devenu le Club des Francos. « Tout cela, c’est une histoire de passion et d’amitié », conclut-il. En même temps, il a présidé pendant 16 ans le complexe culturel d’ Angoulême, la Nef.
Résidence d’artistes
Mais Dan Joulin préfère se tourner vers le présent et le futur, la Sirène. Il est à l’origine, avec d’autres, de la création de cet espace, ouvert le premier avril 2011. « Mais c’est un projet qui remonte à 1989 » et qui ne cesse de prendre de l’ampleur aujourd’hui. Trois plateaux de 1 000 m2, deux salles de concert de 1 300 et 420 places — « des salles parmi les mieux équipées d’Europe, véritable showroom pour le matériel français Nexo », insiste-t-il —, 5 salles de répétition, un studio d’enregistrement et une résidence d’artistes. Matthieu Chedid, Vianney, Louise Attaque, Stromæ y ont séjourné et donné des concerts de sortie de résidence. « Sinon, nous n’aurions pas les moyens de les programmer. » Une résidence qu’il va bientôt pouvoir agrandir de 1400 m2, pour des séjours longue durée.
O. G.
Toute la programmation sur : www.la-sirene.fr.