Désormais chaque euro est justifié

Entre décisions et éclairages, les élus du département ont fait entendre leur voix. Contrôle du RSA, création de l’Historial du Poitou et développement numérique, chaque sujet est passé au crible.

Il n’y a pas qu’à l’école où l’on fait des calculs. Pour répondre aux volontés de l’État concernant le plan numérique pour l’éducation, le Département de la Vienne a choisi d’équiper, en premier lieu, les professeurs et élèves de 5^e du collège Pierre Ronsard à Poitiers, soit environ 240 tablettes. Le programme se déroulera en trois ans et devra équiper près de 700 collégiens appartenant au réseau d’éducation prioritaire. Un crédit de paiement de 91 200 € a été voté. Mais, l’opposition, par la voix de Sandrine Martin, demande plus de précisions. « J’aimerai que l’Education nationale soit plus précis sur son projet. Je suis pour la lutte contre les inégalités, mais quel est l’objectif du plan ? Le conseil départemental ne doit pas être un simple fournisseur de tablettes numériques ! »

Le RSA à la loupe

Actuellement, la Vienne compte 16 042 allocataires du RSA dont 12 047 sont à sa charge du Département. Depuis cinq ans, ce nombre ne cesse d’augmenter, plus 23 %, et engendre une augmentation de la dépense d’allocation de 48,8 M€ en 2010 à 60,6M€ en 2014. Depuis plusieurs années le Département développe une politique pour mobiliser les bénéficiaires du RSA vers l’emploi. Pour assurer une meilleure répartition des aides, Benoît Coquelet, vice-président en charge de l’économie et de l’emploi souhaite mettre en place un dispositif de contrôle d’ouverture et de renouvellement des droits dès 2016. « A travers ce dispositif, nous souhaitons lutter contre la fraude et ainsi éviter qu’un travailleur indépendant se déclare aussi au RSA. »

L’Historial fait des histoires

Projet qui tient à coeur au président Bruno Belin, l’Historial du Poitou à Monts-sur-Guesnes a l’ambition de raconter l’histoire du Poitou, de la bataille de Vouillé en passant par la reprise de Montmorillon aux Anglais. Les travaux s’élèveraient à environ 10 millions d’euros et pourraient être achevé en 2019. Pour financer ce projet touristique, le Département propose un partenariat public-privé — à l’instar du village flottant à Pressac — et d’apporter 2,7 M€. Taquin, Michel Touchard a expliqué en trois points pourquoi le groupe d’opposition ne répondra pas favorablement. « Tout d’abord, nous nous posons la question de l’intérêt ? Je dis pourquoi pas, le Poitou a de belles histoires à raconter. Ensuite le lieu, Monts-sur-Guesnes ? Là aussi, je dis pourquoi pas. Nous nous rendons bien compte que depuis quelques mois ce village prend de l’ampleur avec une extension importante, peut-être même dans un siècle il sera la capitale de la Vienne voire de la France ! Par contre, nous sommes opposés au montage financier. Nous devons êtres attentifs à nos dépenses. Là où nous devons voter 2,7 millions d’euros sans assurance du moindre retour sur investissement, nous sommes contre. » Et Dominique Clement rétorque : « Nous ne pouvons pas abandonner l’avenir sur l’hôtel du présent ! Le Département n’avait rien de touristique, mais il est devenu ce qu’il est grâce à la volonté des politiques. »