Karine Ecale a repris la société familiale, basée à Ayron. Une reprise qui vient du fond du cœur, puisque c’est au tribunal de commerce qu’elle a racheté à son père la société placée en redressement judiciaire. Après un an, le carnet de commandes se remplit.
Karine Ecale affiche un large sourire. Toujours au travail. « Excusez-moi, c’est un peu le désordre. » Sur son bureau des papiers et des photographies. Celles de sa famille. Son père, sa mère, sa grand-mère, ses enfants. Car la famille est une valeur essentielle aux yeux de la dirigeante. Aujourd’hui, elle a pris le relais de son père à la tête de l’entreprise familiale Ecale Métallerie à Ayron. Pourtant cette structure qui fabrique des portails, des barrières, des bâtiments industriels, a failli mettre la clé sous la porte après quelques années difficiles.
Karine Ecale a pris la succession de ses parents le 1er octobre 2017 quand son rachat a été validé par le tribunal de commerce. « Quand j’ai vu que la société familiale allait disparaître je n’ai pas tergiversé. J’ai réfléchi avec mon cœur. Et je me suis lancée », confie-t-elle. En 2016, la société est placée en redressement. « J’avais jeté un coup d’œil dans les comptes, mes parents baissaient peu à peu les bras. » D’autant plus que la maladie allait frapper sa mère, avant de l’emporter … « J’ai repris l’entreprise aussi pour elle », poursuit la jeune dirigeante. Après 14 ans à la tête d’une auto-école à Vouillé, Karine Ecale a sauté le pas. « Je ne voulais pas que ça s’arrête comme ça, après quatre générations. »
Des relations très fortes
La métallurgie et la famille Ecale, c’est une longue histoire. Ses aïeux étaient maréchaux-ferrants à Ayron, (son arrière-arrière-grand-père, son arrière-grand-père, son grand-père, son père). Et maintenant, elle est à la barre de cette entreprise familiale qui compte douze salariés. « Eux me considèrent comme une amie d’enfance. Ils me disent les choses. Les relations patron-salariés sont particulières. » L’un des plus anciens a d’ailleurs 30 ans de boîte. « Il a connu mon grand-père et mon père à la tête de l’entreprise. » Preuve que l’ambiance est bonne. Karine Ecale a troqué ses talons pour des chaussures de sécurité. Elle est souvent dans les ateliers de 3 200 m2, toujours prête à aider. « Il faut être polyvalent dans ce genre de structure. »
Aujourd’hui la société va mieux. Les chiffres sont au vert avec beaucoup de projets en perspective. « On a de quoi faire pour le moment. » De quoi se rassurer et surtout pérenniser l’entreprise familiale. L’objectif était d’1,5 million d’euros de chiffre d’affaires. « Cette année, je suis au-dessus. Je suis soulagée. »
De temps à autre, son père passe encore à l’entreprise pour donner quelques conseils et vérifier que tout roule. Et il n’est pas rare d’y trouver deux petites têtes en dehors des horaires de l’école, la 6e génération de la famille Ecale. La relève est assurée ? Comme leur mère, ils grandissent dans l’odeur de la forge. Ses enfants de 2 et 4 ans ne voient déjà que par les outils.
Julien Privat