Aujourd’hui en France seuls 17 % des métiers sont dits mixtes. Concrètement tout est ouvert aux femmes — et il n’existe plus vraiment de « métiers d’homme » et de « métiers de femme » — mais dans la pratique, le poids du passé et des représentations traditionnelles pèsent encore sur les choix.
Si aujourd’hui, filles et garçons sont libres de choisir leur orientation, cela ne date pas de si longtemps. Pour comprendre le présent, il faut regarder le passé, ce n’est qu’en 1965 que la loi française autorise les femmes mariées à travailler sans l’autorisation de leur mari ! A l’époque, elles sont d’abord secrétaires, assistantes, vendeuses … ou dans des professions en lien avec leurs qualités de mère : elles deviennent maîtresses d’école en maternelle et primaire. A partir des années 70, les écoles d’ingénieurs s’ouvrent aux femmes, mais elles restent minoritaires. En 2017, plus de 40 ans après, on ne compte pas plus de 30 % de filles en école d’ingénieurs. Les filles ont aussi tendance à s’interdire les métiers d’un secteur neuf, le numérique, où elles ne sont que 27 %. Cela recouvre les métiers de l’informatique mais aussi ceux du e-commerce, des réseaux sociaux, de la Data, du web …
Des secteurs en voie de recrutement
Ce secteur jeune recrute énormément, il offre 94 % de ses postes en France en CDI, pour un salaire moyen annuel de 48 800 euros, selon les études du syndicat Syntec numérique. Un plan mixité dans les métiers du numérique a d’ailleurs été signé en janvier 2017, mais certains stéréotypes et comportements sexistes ont la vie dure.
La Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) a également signé un plan et a pour objectif d’atteindre un tiers de métiers mixtes en 2025 contre 11 % actuellement. Et dans le BTP, les femmes occupent 32 % des postes cadres (ingénieurs, cheffes de chantier, architectes …). Et le secteur du commerce recrute plus de femmes que d’hommes diplômés des grandes écoles.
En 2019, alors que plusieurs secteurs ont mis en place des actions en faveur de la mixité, et que la politique du gouvernement s’est durcie envers les entreprises qui ne respectaient pas la parité, les choses ont finalement peu évolué. La majorité des femmes exercent toujours dans seulement 13 familles professionnelles sur 87. Beaucoup de secteurs sont toujours genrés. Il y a un gros travail à mener sur l’orientation, les préjugés, la manière d’aborder les métiers et reste aux secteurs très féminisés à « apprendre » à recruter des hommes, s’ils veulent combler leurs forts besoins en main-d’œuvre.
L. D. A.