Les collectivités se sont clairement emparées des enjeux de la transition écologique. Pour Grand Poitiers, cela se traduit à travers un Schéma directeur des énergies et un Plan climat-air-énergie. Ces deux documents proposent une ligne directrice et des actions pour arriver à réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 sur le territoire. Le transport est l’un des principaux sujets. Dans cette optique, Grand Poitiers a décidé de mener une expérimentation de neuf mois avec Klaxit pour favoriser le covoiturage sur les trajets domicile-travail.
« Les mentalités évoluent et le contexte également, souligne Camille Chaigne, responsable développement pour Klaxit. Il y a les plans de mobilité obligatoires pour les entreprises, les mouvements de grèves, celui des gilets jaunes, l’augmentation du prix des carburants … tout cela fait que de plus en plus de personnes examinent d’autres solutions à leurs déplacements que prendre leur voiture. »
En misant sur l’implication des entreprises, l’application Klaxit (déjà présente en région parisienne, mais aussi Angers, Pau ou Bordeaux) propose de mettre en relation des salariés d’une même zone économique pour covoiturer. Pour encourager cette démarche, Grand Poitiers a décidé de participer au financement du trajet.
Le conducteur recevra au minimum 2 €, alors que le passager payera seulement 1 € (deux fois par jour). Il s’agit de déplacements dans un rayon de 40 km entre le domicile (dans le département) et le lieu de travail de la personne s’il se situe sur une des 40 communes de Grand Poitiers. « Cette participation est avant tout une incitation, mais l’application est surtout là pour créer des réseaux, de l’usage. »
Deux zones ont été prioritairement ciblées : la zone du CHU avec le campus (environ 10 000 salariés) et la Technopole du Futuroscope (environ 7 000 salariés). Klaxit propose pour les établissements intéressés de former des référents covoiturage et de faire de la pédagogie. « Nous devons arriver à lever certains freins et dire qu’il y a des possibilités, même en horaires décalés, même avec des enfants. L’application est là pour prend en compte les contraintes personnelles et professionnelles de chacun. » « Nous sommes sur la même logique que sur le bus, si au moins une fois par semaine, une personne propose ou fait partie d’un trajet en covoiturage, c’est déjà un premier pas et moins de voiture sur la route, explique Anne Gérard, vice-présidente chargée des transports à Grand Poitiers. En terme de chiffres, l’objectif est surtout que quand une personne souhaite tester le covoiturage, elle puisse trouver un trajet lui correspondant. »
Mathilde Wojylac