Un film photovoltaïque grandeur nature

La plus grande installation photovoltaïque organique du monde a été posée sur les toits en zinc du collège Mendès France de La Rochelle et inaugurée le 15 novembre. D’autres tests sont déjà lancés ailleurs, mais pas à cette échelle, d’où ce titre ronflant de première mondiale. 530 m2 de film photovoltaïque organique (c’est-à-dire contenant du carbone), renfermant seulement un gramme de carbone par m2, ont été collés sur le zinc du collège Pierre Mendès France de La Rochelle. Un toit qui n’aurait pas pu supporter le poids de panneaux traditionnels. Car ce film photovoltaïque, souple, incassable, autocollant et sans limite de longueur ne pèse qu’un kg par m2. Qui plus est, il ne faut que 20  g de CO2 par kwh pour le produire. Et il est entièrement recyclable, selon ses promoteurs.

Cette installation va générer 23,8  MWh d’électricité par an, soit la consommation de cinq maisons individuelles ou de 15 à 20  % du collège. Car l’énergie ne sera pas revendue, mais bien consommée sur place, directement. Une bonne nouvelle pour le Conseil départemental, qui paie les factures des 51 collèges de Charente-Maritime. « Nous investissons 5,5 millions d’euros chaque année pour le fonctionnement des établissements, a détaillé le premier vice-président du Conseil départemental, Lionel Quillet. Sur cette somme, environ 60  % sert à payer l’énergie. »

Installation expérimentale

Le Département avait justement lancé un appel à projets pour louer une partie des 600 000 m2 de toitures dont il est propriétaire. Engie y a répondu et supporté 100 % de l’investissement de « plusieurs centaines de milliers d’euros ». L’énergéticien a ainsi pu réaliser cette installation expérimentale avant de développer à grande échelle ce nouveau procédé de production d’électricité, mis au point par l’entreprise allemande Heliatek, dans laquelle Engie a investi en 2016.

Pour le moment ce film produit « trois fois moins » d’électricité qu’un panneau et coûte « deux fois et demi plus cher » à construire, comme le reconnaît Quentin Van Nieuwenhoven, ingénieur chez Laborelec, le laboratoire d’Engie en Belgique. Mais il n’est encore qu’expérimental et peut se poser partout ou presque. « Il n’est pas en concurrence avec le panneau, intervient Jean-Philippe Nauwelaers, commercial chez Heliatek. Il va là où le panneau ne peut pas aller. » Mais surtout, cette technologie n’est encore qu’embryonnaire. D’ici deux ans, elle sera moins chère à fabriquer et produira davantage. Elle devrait alors envahir le monde et se poser partout, sur les moyens de transports et les façades des bâtiments y compris les bâtiments historiques.

O. G.