La PME de Ruffec Fromacœur, dont les produits sont les vedettes des apéritifs, continue sa belle croissance. Désormais, l’objectif est d’exporter davantage, tout en misant toujours sur la qualité et l’innovation.
A Noël, et même avant, attendez-vous à une nouveauté à l’heure de servir l’apéritif : des minis roulés de jambon façon raclette ou tartiflette. Ce sera sûrement apprécié à l’arrivée du froid. Ces nouveaux produits pourraient aussi faire parler d’eux car ils ont été sélectionnés comme produits innovants par le Salon international de l’alimentation, le SIAL, qui se tiendra à Paris fin octobre. Ce même salon qui a décerné son prix de l’innovation 2006 aux billes de fromage de chèvre fourrées (à la tomate, à la figue, au pesto …), aujourd’hui très copiées, et inventées à Ruffec par la société Fromacœur. Tout comme les mini brochettes qui ont elles aussi révolutionnées l’apéritif.
Innovation et qualité
« Avant de créer Fromacoeur en 2001, j’avais remarqué que le marché des produits apéritifs à base de fromage explosaient », se souvient Antoine Sardin. Il avait aussi vu qu’il n’y avait pas de produits plus élaborés que les dès de fromage. Il avait trouvé son fonds de commerce : innovation et qualité. Avec son expérience dans une fromagerie périgourdine et la création une première société à Agen en 1998, Cité gourmande, spécialisée dans les pommes de terre sarladaises, et ses études de management et de création d’entreprise, le quinquagénaire avait toutes les cartes en main.
Ca a marché avant même de commencer. « Je suis allé en centrale d’achats nationale pour atteindre les centrales d’achats intégrées aux groupes, comme Métro, Carrefour, Casino … Ceux-là étaient prêts à me suivre alors que huit banques avaient refusé », raconte le dirigeant. Finalement Fromacoeur voit le jour en octobre 2001. Il commence avec son épouse Valérie et deux apprentis pour fournir la grande distribution, soit sous des marques de distributeurs soit pour le compte d’industriels. Le site tourne 7 jours sur 7 pour honorer les commandes et transformer dix tonnes de caillé par an. Trois ans après, Fromacoeur emploie 5 CDI et 30 intérimaires. Aujourd’hui, elle compte 70 CDI, 20 équivalents temps plein et passe 300 tonnes de caillé de vache de Poitou-Charentes, de chèvres de Rocamadour et de brebis. Pour autant le fondateur ne crie pas victoire. « Il faut toujours de l’innovation pour ne pas avoir de concurrent direct », affirme-t-il.
Export
L’esprit d’innovation lui permet aujourd’hui d’ouvrir plus largement son activité à l’export. « Le marché est mature en France, ces produits ne sont plus des innovations. Mais ils n’existent pas ailleurs. » Une manière intelligente de prolonger le succès. D’ailleurs, ses billes de chèvre ont été sélectionnés par l’Association des labels privés des fabricants (PLMA en anglais), qui tiendra son salon mondial à Amsterdam en mai 2019. D’ici là la PME continue de s’implanter aux États-Unis, en Angleterre et en Europe tout en mettant un pied en Australie. Et a programmé de s’agrandir, pour faire face aux commandes. Le recrutement suivra, comme tous les ans.
O. G.