A l’occasion de la Semaine de l’industrie, le Premier Ministre, Edouard Philippe avait invité, le 21 mars, à Matignon les 22 Territoires d’industrie pilotes, parmi eux Grand Châtellerault. L’agglomération tenait un stand, l’occasion de mettre en avant le territoire, ses atouts, ses savoir-faire, ses entreprises.
Deuxième bassin industriel de Nouvelle-Aquitaine, 40,5 % des salariés de Grand Châtellerault travaillent dans l’industrie (soit près de 9 000 emplois). Deux jours auparavant l’agglomération signait le protocole d’accord actant son entrée dans le dispositif Territoires d’industrie. Au total, 136 territoires ont été labellisés dont 15 en Nouvelle-Aquitaine (avec trois pilotes). Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’industrie indiquait : « Ces territoires ont été choisis pour la forte présence de l’industrie sur leur bassin, mais également pour leur capacité à changer les règles. L’objectif est de faire travailler ensemble collectivités et industriels avec une démarche la plus simple possible. Tous les dispositifs de l’Etat existant par ailleurs doivent être mobilisables pour ces Territoires d’industrie. » Ainsi, une vingtaine de mesures sont proposées pour accompagner au mieux les projets selon 4 axes : recruter, attirer, innover et expérimenter.
Co-construire le développement
« Tous ceux qui participent au dispositif ont cette volonté de réfléchir globalement à la stratégie industrielle des territoires, explique Jean-Pierre Abelin, président de Grand Châtellerault. Nous sommes sur une nouvelle phase de développement de l’industrie qui va être assez incroyable, mais aussi très rapide. A nous de bien l’anticiper pour nous développer avec elle, de travailler pour que les projets correspondent aux besoins. Il faut saisir toutes les occasions. Des mutations importantes vont venir, en face il faut donc des formations adaptées, des outils adaptés, de nouvelles technologies. Ce dispositif permet une meilleure coopération entre les industriels et les collectivités sous la houlette de l’Etat, pour établir une stratégie globale de développement pour le territoire. Cette notion de co-construction est importante. »
Pour chaque territoire un binôme élu local/industriel a été identifié, pour s’assurer que les enjeux du monde économique soient bien pris en compte. Yves Trousselle, directeur du site d’Aigle à Ingrandes et président du comité de développement de Grand Châtellerault, représente les entreprises. « Mon rôle sera de faire le lien entre les grands groupes, PME, start-ups et Grand Châtellerault pour faire émerger des projets d’envergure territoriale. Il y a déjà des projets connus sur lesquels nous allons accélérer, les renforcer et d’autres qui se construirons au fur et à mesure. »
Si des projets comme l’extension de la pépinière René Monory ou un nouvel hôtel d’entreprise sont déjà sur la table, d’autres sont en gestation.
« Un bilan de ce qui se fait sur le territoire est en cours de réalisation, souligne Jean-Pierre Abelin. Il y a de l’innovation dans les PME, il faut être capable de l’identifier et voir comment ces fruits peuvent profiter de façon plus large. Il faut aussi voir plus large, prendre en considération tous les aspects de l’attractivité d’un territoire. Par exemple, la résidence Habitat Jeunes est un outil de plus pour accueillir des jeunes en formation. »
Vers les emplois de demain
Lucien Jugé, conseiller communautaire délégué à l’économie, aux aides aux entreprises complète : « Cette démarche permet d’unir les industriels, les citoyens, les commerçants, le monde de l’éducation … C’est projeter le territoire dans son futur. Cette journée permet de faire des passerelles entre ces différents univers, de prendre la dimension de ce projet. C’est la première fois que l’éducation est autant associée à l’industrie, c’est une vraie avancée. » L’industrie évolue, mais les jeunes doivent également (re)découvrir ce milieu. En même temps, il y a une nécessaire adaptation de la formation vers de nouveaux métiers comme le confirme François Barsacq, dirigeant d’EasyLi, concepteur et fabricant de systèmes de stockage d’énergie. « Nous avons mis en place, avec l’Afpa, un parcours de formation dédié à la maintenance des batteries pour des personnes en reconversion professionnelle. C’est le premier centre à développer ce type de formation. Pour l’instant, la Saft et EasyLi sont partenaires, mais d’autres entreprises pourraient être intéressées. C’est important d’avoir cette dynamique locale, de développer un écosystème favorable. Le fait d’être Territoire d’industrie pousse dans cette direction. Cela prendra du temps, mais c’est aussi le bon moment pour partir, renforcer les actions existantes et impulser une dynamique collective. Ce sont les emplois de demain. »
M. W.
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