Du haut de ses 26 ans, Harold Astre est à la tête de la direction de la Recherche et de l’innovation au CHU de Poitiers. Formé à Dauphine et multi-diplômé, ce génie en herbe a toujours été passionné par la santé publique et les sciences sociales.
Elevé au grand air de la montagne en Haute-Savoie, Harold Astre aime atteindre les sommets. Jeune homme ambitieux, mais humble, il a une capacité d’analyse remarquable et rapide. Ouvert sur le monde, c’est lors d’une escale aux Etats-Unis qu’il a décidé du chemin qu’il allait prendre. « J’ai été renversé par une voiture et j’ai pu découvrir les affres du système médical américain. Anéanti, je voulais en savoir plus et travailler pour le monde de la santé publique. » Bachelier à 17 ans, il rejoint les Jésuites au lycée St-Marc à Lyon pour passer hypokhâgne, khâgne et obtient des équivalences en sociologie, économie, histoire, géographie et littérature. Paré pour intégrer les grandes écoles, il rejoint Dauphine à Paris pour y décrocher une licence en sciences de la société, puis deux masters, le premier en études et recherches politiques et sociales, le second en affaires publiques. Observateur curieux, il aime trouver des réponses à ses questions. « Les sciences nous permettent de poser des questions sans réponse. »
En dehors de ses études, il développe d’autres formes de connaissances sur le terrain. Il réalise un stage à l’Inserm où il participe à la rédaction du rapport sur la « Santé publique et épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé ». En 2012, il est chargé de mission pour le pôle de recherche et enseignement supérieur Sorbonne-Paris Cité où il crée un institut de santé publique Paris-Berlin. Et en décembre dernier, il publie « Soigner (l’)humain : Manifeste pour un juste soin au juste coût », un ouvrage réalisé avec d’autres médecins dont l’objectif est de remettre en avant l’humain dans le soin. « La journée j’étudiais et la nuit j’essayais de devenir chercheur en sciences humaines. »
Innover dans la santé
S’estimant assez formé, il passe cinq concours en même temps, les réussit tous et choisit la voie de son cœur : devenir directeur d’hôpital public. En 2014, il intègre l’école des hautes études en santé publique. « Cette formation permet de découvrir le monde de l’hôpital sous tous ses angles. La première année est consacrée à la scolarité et la découverte de l’hôpital, ses métiers invisibles, le lean management … . La seconde au management. » A la fin de sa formation, quatre postes se sont ouverts à lui et il a sélectionné Poitiers. « C’est un CHU à taille humaine avec une forte capacité d’innover dont j’aimerais en faire une spécialité. » Des projets plein la tête, avec un équipe dynamique, Harold Astre souhaite positionner le CHU dans la grande région et renforcer les liens entre l’université et l’hôpital. « Ils ont le fondamental, nous le clinique, ensemble nous pouvons créer des synergies transactionnelles et parfois de petites dépenses font de grandes économies. » Avide de savoirs et faisant toujours plus, il rédige actuellement une thèse en sociologie et mathématiques appliqués aux sciences sociales. « J’étudie les week-ends et j’aime donner du sens à mon action. »
Lydia De Abreu