Dans le cadre de la Journée « Made in local », la Maison des sciences de l’homme et de la société a reçu lundi 11 mai l’économiste américain Michael H. Shuman, spécialisé dans l’étude et le développement des systèmes économiques locaux.
« Les Français aiment leur nourriture locale, maintenant il est temps d’aimer leur finance locale ». Michael H. Shuman croit dur comme fer à l’économie locale, à son pouvoir et ses bénéfices. Aujourd’hui, le local fait vendre : si l’économiste américain se réjouit de cet engouement, il prône cependant une réelle refondation de l’économie.
Qu’est-ce que le local ?
Michael H. Shuman distingue deux grands concepts caractérisant l’économie locale : la proximité (une entreprise à moins de 200 km et non cotée en bourse) et la propriété. « Pour une entreprise, il s’agit non pas de s’étendre mais de s’enraciner », explique l’économiste. En multipliant les entreprises et les coopérations entre celles-ci, la qualité reste importante et les rapports aux employés meilleurs.
L’entreprise « pollinisatrice »
« Attirer des entreprises locales est un contresens. Il faut en créer à partir de rien », scande M. H. Shuman. Ces entreprises sont, comme les abeilles, centrées sur leur mission, autosuffisantes et exemplaires. En aidant à la création de ces entreprises, elles pourront elles-mêmes en « polliniser » d’autres en aidant à leur création. Fondateur du réseau BALLE qui réunit plus de 30 000 entrepreneurs locaux aux Etats-Unis, M. H. Shuman assure que le local peut être compétitif face au global : des études ont en effet démontré que la croissance de ces entreprises était plus fiable et régulière. Plus qu’un effet de mode, le local semble bien en passe de bousculer notre économie globale.
L.D.