Un panier de basket, une cage de foot ou de hand, un filet de volley, une chaise d’arbitre, un banc pour les joueurs, une armoire de rangement pour les ballons, des casiers … tout ce matériel qui équipe les stades, les gymnases comme les terrains de sport, Iteuil Sports en a fait sa spécialité. Elle crée, fabrique et pose le mobilier et les installations pour le compte des collectivités, des fédérations ou des clubs sportifs.
Depuis deux ans, c’est Stéphane Descoubès qui a repris les rênes de la société créée il y a 35 ans par Alain Champigny. Un sacré changement de carrière pour cet ancien professeur des écoles. La rencontre des deux hommes a lieu alors que Stéphane Descoubès cherche à faire connaître une nouvelle discipline imaginée avec son frère : le vince pong. Pour ce nouveau sport, mélange de tennis et de ping-pong, il avait besoin d’un filet aux dimensions spécifiques. Les premiers prototypes sont donc réalisés par l’entreprise, qui commercialisera ensuite le kit de jeu.
Après 17 ans en tant qu’enseignant et après avoir touché du doigt l’entrepreneuriat en lançant le vince pong en 2012, Stéphane Descoubès avait envie d’autre chose. Quand le fondateur a souhaité prendre sa retraite, l’idée avait fait son chemin. Stéphane Descoubès a sauté le pas pour devenir chef d’entreprise en juillet 2018. « Le jour suivant la fin de l’année scolaire, j’étais tout de suite dans le bain, dans l’entreprise, à poser mon premier but de foot … Je suis content d’être allé au bout de mon idée, d’avoir eu l’audace de le faire. » Il a notamment été accompagné par la Chambre de métiers et de l’artisanat pour la reprise. « Bien s’entourer, c’est important. Il ne faut pas hésiter à aller chercher à l’extérieur des compétences qui nous manque, pour nous éclairer. C’est le plus souvent en échangeant que l’on trouve la bonne solution. » Puis cette année, pour définir une nouvelle stratégie, il a été suivi par la chambre de commerce et d’industrie et s’est présenté au concours CréaVienne, pour lequel il a été lauréat du prix Reprise. « CréaVienne, c’est l’occasion de mettre en avant l’entreprise au niveau local, de revendiquer notre fabrication de proximité, française. »
Concevoir le produit de demain
A peine arrivé, il a fallu impulser de nouveaux chantiers. « L’entreprise n’était pas spécialement en forme, il a fallu redresser la barre et changer des choses. L’objectif était avant tout de construire un projet commun avec un fil directeur et des valeurs. » IL s’agissait également d’impliquer l’équipe de 7 personnes.
Pour faire évoluer l’entreprise, il a accordé plus de temps à la recherche et au développement. « C’est très motivant de créer les produits de demain, que les autres ne font pas. » Ainsi, il se penche sur le matériel destiné à de nouvelles disciplines comme le beach badminton ou le beach tennis … Il s’attache à faire évoluer le matériel en fonction des pratiques. « J’aime trouver des solutions techniques à des problématiques sportives, rencontrer les clubs, écouter leurs besoins, trouver une solution … nous faisons du sur-mesure. Il faut constamment s’adapter, c’est aussi ce qui me plaît. » L’entreprise conçoit par exemple des buts repliables, des panneaux de basket rétractables, des chariots roulants pour tracer les terrains, une chaise de surveillant de baignade plus confortable … « Nous créons des produits en nous appuyant sur des besoins. Nous réfléchissons également à des équipements adaptés aux pratiques sportives féminines. Est-ce que ce matériel permet d’être facilement utilisable par tous ? Nous réfléchissons au design, aux fonctionnalités pour ensuite créer un produit concret qui répondra à ces problématiques. Par exemple, pourquoi dans les cours de récréation, la terrain de foot serait le seul équipement et le seul jeu mis en place – qui prend beaucoup de place d’ailleurs. Pour que tout le monde fasse du sport, il pourrait être remplacé par le vince pong, mais pas seulement … »
Il accorde également de l’importance au choix des matériaux. « J’aime concevoir des produits qui ont du sens, résistant, durable, qui règle une problématique. » Il utilise ainsi l’acier ou l’aluminium qui sont recyclables, trouve des alternatives au plastique et privilégie le bois local. « Nous essayons de produire avec le moins d’impact possible sur l’environnement. »
Pour la partie pose et installation, Iteuil Sports se limite à un rayon de 100 km. Récemment, par exemple, l’entreprise s’est occupée de la halle de tennis de Montamisé, des bancs de l’école La Providence à Poitiers, de buts de foot sur Châtellerault … « Nous misons sur la proximité, le sur-mesure et les produits de demain. »