Dans cette nouvelle région, les territoires et les villes s’organisent. Objectif : être attractive pour les entreprises et leurs salariés. L’heure est à la coopération. Entretien avec Jérôme Baloge, maire de Niort et président de la communauté d’agglomération niortaise.
Info-éco / Niort a choisi la coopération métropolitaine avec des intercommunalités du sud Deux-Sèvres, de Charente-Maritime et même de Vendée. Quel est le sens de cette stratégie ?
Jérôme Baloge / La CAN avait déjà opéré son élargissement au 1er janvier 2014. Nous étions alors passés de 29 à 45 communes. Aujourd’hui, Niort et La Rochelle forment une même aire urbaine. C’est une donnée INSEE récente et cela nous semblait évident de devoir établir une coopération. Ensuite, sur cet axe Niort-La Rochelle, il nous semblait cohérent que Rochefort en fasse partie tout comme Sain- Maixent-l’Ecole et La Crèche et même Fontenay-Le-Comte. Au 1er janvier dernier, la coopération métropolitaine s’est encore élargie du fait de la fusion de communautés de communes.
Info-éco / Avec la Vendée, vous affirmez que la coopération métropolitaine dépasse les frontières de La Nouvelle-Aquitaine ?
J. B. / Nous avions une stratégie d’ouverture importante. Mon cap c’est l’Atlantique et Niort est à la même distance de l’océan que Bordeaux et Nantes le sont. Fontenay-Le-Comte regardait déjà beaucoup vers Niort. Nous sommes unis par la Sèvre Niortaise, le Marais Poitevin et nous affirmons surtout une réalité de bassin humain, avec des flux domicile-travail réels par nos voies routières et autoroutières. La coopération métropolitaine correspond en fait à la réalité citoyenne. La coopération métropolitaine est le deuxème bassin humain après Bordeaux*. Niort se rapproche de la mer et La Rochelle saisit la dynamique tertiaire. Le territoire centre-ouest atlantique doit s’affirmer et participer ainsi au renforcement de l’identité de La Nouvelle-Aquitaine.
Info-éco / Quels sont les axes d’action ?
J. B. / Le 7 février prochain se tiendra la première conférence de la coopération métropolitaine. Nous travaillerons aussi sur la gouvernance. Sur les dossiers, il y a la LGV qui place Niort à moins de 2 heures de Paris. Nous serons évidemment vigilants sur la question des arrêts. La logique TER est aussi importante. Il y a la question des nouveaux schémas de territoire, rebattus avec la nouvelle région. Mais Niort a aussi besoin de travailler avec La Rochelle et Poitiers sur l’enseignement supérieur et la formation. Niort a plus d’emplois que d’actifs, c’est une donnée important en terme d’attractivité.
Info-éco / Et le tourisme et le numérique ?
J. B. / Des questions essentielles. Niort a une densité importante de prestataires qui travaillent dans la filière numérique. Du 9 au 10 mars prochain, Niort Numéric sera un vrai rendez-vous d’affaires dans le domaine. Et le tourisme bien sûr. Nous avons la chance d’être proche du premier département touristique de France. Il y a deux logiques, celle du nautisme et de l’arrière-pays.
Info-éco / L’attractivité d’un territoire passe aussi par sa capacité à attirer les entreprises. Comment faire sans entrer dans une logique de compétition ?
J. B. / Le but de nos agglomérations de taille moyenne est de valoriser notre territoire ensemble. Evidemment au final, les entreprises doivent choisir, mais nous restons dans une logique de coopération avec une dominante tertiaire sur Niort et plutôt industrielle et aéroportuaire à La Rochelle. Le principal est de reconnaître nos complémentarités.
Propos recueillis par M. N.
*La coopération métropolitaine comprend 9 intercommunalités, 212 communes pour environ 512 000 habitants.