Joffrey Pairemaure, le poétique graphiste

Artiste polyvalent, il a sublimé son art dans l’image. Doux rêveur à fort potentiel créatif, il interpelle par son monde féerique et surréaliste. Son univers a séduit le luxe comme le sport.

Tous les amateurs du PB86 ont obligatoirement vu l’une de ses créations, ses fameuses affiches qui placent les joueurs du PB86 au cœur d’un film célèbre. Vous vous rappelez peut-être de « L’étrange Noël du Poitiers Basket » ou bien « Les 50 nuances de Greer », ces délicates reprises ont été imaginées par Visual Impact, l’entreprise de Joffrey Pairemaure, plus connu sous le pseudo Lambda 256. Graphiste autodidacte, il se présente comme cinéphile, musicophile, littéreux et voyageur. A 37 ans, Joffrey Pairemaure a déjà bien bougé, notamment lorsqu’il évoluait avec son groupe de musique rock-electro Cellule X, il en était le chanteur.« Nous étions musiciens professionnels pour les Bérurier noir. Au-delà de la musique, nous étions des intermittents du spectacle dotés de différents talents. Mes amis étaient doués en vidéos, mais personne n’était graphiste, comme j’aimais beaucoup les images, je me suis penché sur le sujet. Je réalisais les affiches de spectacles, les tee-shirts, flyers, jaquettes… nous travaillons pour le monde de l’audiovisuel. » C’est ainsi qu’il est devenu graphiste autodidacte. « Tu dois cravacher car on ne te prend pas au sérieux. J’ai toujours beaucoup travaillé, je suis exigeant et minutieux à la fois, ma rigueur est une force. »

Vers de nouvelles mélodies

Le groupe masqué gagne en notoriété, mais l’arrivée d’internet va stopper leur élan. « Après plus de 10 ans de tournées, nous étions plus âgés et aspirions à plus de stabilité. Puis, internet est arrivé et a tout chamboulé. Le train était passé, il fallait tourner la page. » Perfectionniste, il profite de cette transition pour parfaire ses connaissances dans l’image, se former aux nouvelles techniques et reprendre des cours d’anglais. « L’oiseau de nuit » passe des heures entières à composer des images. « Je regardais ce que j’aimais chez les autres, j’arrivais à obtenir leurs projets et j’essayais de les reproduire en mieux. » Malin, il réalise des créations à partir de produits de luxe et se fait repérer par de grandes maisons. « On est venu me chercher en pensant que je travaillais déjà pour la haute couture ou le luxe. Mes créations ont servi d’appât et depuis je suis un de leurs prestataires. » Pour Joffrey Pairemaure, « quand on veut, on peut », alors il s’est donné les moyens de faire connaître son travail. Isolé dans son domicile, il choisit de rejoindre le groupe de co-workeurs à Ze Bocal depuis deux ans. « J’avais besoin de stimulation intellectuelle, je côtoie des architectes, des journalistes, des blogueurs … c’est agréable d’échanger. » Aujourd’hui, Joffrey Pairemaure ou Lambda 256 se développe à l’international. « Grâce à Skype, on échange sans se déplacer. » Mais il a pris goût au local et après le calendrier de la grande région, les affiches du PB86, il est en charge de la communication de l’Urban PB … Joffrey est lancé.

Lydia De Abreu