En Nouvelle-Aquitaine, l’activité est plutôt soutenue, avec un environnement favorable et une économie qui résiste estime la Banque de France dans ses prévisions pour la mi-année. Au niveau national, le PIB résisterait à 1,3 % en 2019, un ralentissement par rapport aux années précédentes. Cependant par rapport aux autres pays européens, la croissance française résiste assez bien. Ce qui se vérifie au niveau régional. L’industrie enregistre de bons niveaux de carnets de commandes, mais la croissance des chiffres d’affaires serait de 2 %, soit une prévision inférieure à celle de début d’année. Le secteur est impacté par le ralentissement de la croissance, mais également par d’importantes difficultés à recruter. En tout cas, trois quarts des industriels pensent maintenir ou augmenter leur investissement par rapport à 2018. Le matériel de transport et l’automobile sont les deux branches en difficulté, l’aéronautique affiche sa très bonne santé, quand les spécialistes de la viande dans l’agroalimentaire voient leurs perspectives s’assombrir.
Les services marchands résistent bien. La progression de l’activité régionale serait de 4 %, une prévision revue légèrement à la hausse par rapport au début d’année (mais en baisse par rapport à 2018), ainsi que celle des recrutements, +3,1 %. L’intérim serait en repli. La digitalisation des entreprises profiterait aux prestataires informatiques, ainsi qu’aux activités d’ingénierie et de conseil. Le transport est stable, bridé par des difficultés de recrutement. L’hébergement et la restauration sont en progression grâce à une bonne saison touristique.
« Côté construction, c’est la bonne nouvelle de l’enquête, les acteurs sont plus optimistes qu’en début d’année, 3,1 % contre 1,5 %, commente Jean-Jacques Joanteguy, directeur de la succursale départementale de la Banque de France à Poitiers. Le bâtiment a repris de la vigueur, les entreprises ne sont plus obligées d’envoyer leurs équipes sur des chantiers hors du département. Par contre, les prévisions de recrutement restent très basses (+0,5 %) et le secteur souffre de ce manque de main d’œuvre. Et les prix restent compliqués. Les devis sont tirés vers le bas. » Ce qui se traduit par un attentisme au niveau des investissements.
L’activité en Vienne
Au niveau départemental, l’activité industrielle est plutôt bonne, mais la rentabilité reste basse du fait de la concurrence. Le département n’échappe pas aux difficultés de recrutements. « Les compétences sont moins faciles à trouver que sur des territoires plus attractifs. L’investissement est supérieur à la moyenne régionale, et cela depuis plusieurs années. Ces investissements sont réalisés notamment pour pallier le manque de main d’œuvre et maintenir la performance. »
Pour les services, si l’activité est bonne, la tendance est également à une baisse de rentabilité.
Quant au secteur de la construction, il y a un quasi maintien de la rentabilité. « Après la chute jusqu’en 2014, la trajectoire s’est progressivement améliorée autant sur la rentabilité que sur la performance. »
Si les créations sont en progression, les défaillances ont très légèrement repris. « Certaines entreprises ont du mal à anticiper leur développement, les plus fragiles ont tendance à disparaître. » Sur les crédits aux entreprises, la Vienne est au-dessus de la moyenne régionale. « Il y a un vrai dynamisme au niveau départemental, qui profite aux PME. L’activité reste soutenue, avec des investissements dynamiques, mais deux points sont à regarder avec attention : les difficultés de recrutement et la rentabilité. »
Mathilde Wojylac