Du 20 au 22 avril, au parc des expositions de Poitiers, se tiendra la première Lan de France : la Gamers Assembly. Organisée par Futurolan, cette 20e édition est placée sous le signe du jeu et du partage. Le point sur l’événement avec Pierre Mc Mahon, chargé de projets.
Info-éco / Allez-vous donner une couleur particulière à cette édition anniversaire ?
Pierre Mc Mahon / Pour cette 20e édition, nous voulions revenir aux sources et laisser le plus de place possible au joueur. C’est la passion du jeu qui a amené Futurolan, là où nous en sommes, nous voulions le rappeler. Ce n’est pas 2 000 joueurs qui vont être accueillis, mais 2 400 personnes qui vont se confronter à travers plusieurs tournois. Cette croissance du nombre de joueurs a nécessité une réorganisation des halls, mais nous sommes ravis. Plus d’équipes sont engagées sur les différents tournois. Par exemple, League of Legends compte 72 équipes de cinq joueurs, contre 48 en 2018. Le nombre de tournois est stable, mais surtout il y a différentes propositions. La Gamers présentera une nouveauté : un tournoi sur téléphone mobile avec Clash of Clans.
Info-éco / Et du côté des visiteurs ?
P. Mc M. / Dans l’espace familles, nous mettons en avant l’inclusion et l’intégration. Nous allons accentuer cet espace. L’année dernière déjà, le handicap dans le jeu était abordé. Notre volonté est toujours de parler de handicap, mais aussi de mixité des genres et de lien intergénérationnel. Du côté handicap, l’association et entreprise HandiGamer proposera du matériel de jeu pour les personnes en situation de handicap. Sur la mixité, nous faisons le constat que seulement 5 à 6 % de femmes exercent dans une entreprise d’esport, un studio de jeux vidéos et ce en tenant compte de la diversité des métiers : développeurs, dessinateurs, marketing … Pourtant dans les formations, notamment dans les écoles d’art, les femmes représentent 60 % des élèves. Pourquoi cet écart ? Le secteur du jeu vidéo est un secteur en développement et qui recrute. A nous de faire valoir les atouts de ce milieu. Enfin, sur le côté intergénérationnel, la Silver Geek sera bien sûr présente. Sur cet espace, nous avons voulu construire une proposition à partir de ce qui existait, mais plus marquée que les années précédentes. Il y aura aussi un côté ludique avec OS L’association qui interviendra avec son médicament le Préjugix. Il se présente sous la forme d’une boîte de médicaments conventionnelle avec à l’intérieur des témoignages de personnes victimes de préjugés. A la Gamers, un Préjugix sera spécialement créé pour l’occasion avec la participation du public sur les préjugés dans le jeu vidéo. Cela permettra aux visiteurs de se confronter à leurs croyances et de casser leurs représentations.
Un espace plus important que les années précédentes sera dédié aux jeux de plateau, tenu par le Festival ludique international de Parthenay. Nous voulons promouvoir le jeu sous toutes ses formes, autant grâce à des cartes, des pions, qu’un ordinateur ou une console. Ici encore, c’est un retour aux sources, où jouer et partager sont au premier plan.
Info-éco / Quelles sont les autres propositions ?
P. Mc M. / Globalement, nous avons essayé de donner la priorité au partage d’expériences. Il y aura également plusieurs escapes games dont un labyrinthe mis en place par le collectif Mélusine. L’espace Minecraft permettra d’aborder les relations entre jeu et éducation. Avec l’exemple de l’IUT de Poitiers, où les étudiants l’utilisent pour leurs cours. Le rétrogaming et la réalité virtuelle auront également leur espace. Pour la première fois, la Gamers Assembly accueillera une étape de la coupe de France de cosplay avec la finale de Nouvelle-Aquitaine. Le dimanche, le concours sera dédié uniquement aux costumes de jeux vidéos. Une exposition retraçant les 20 ans de l’événement sera mis en place. Nous avons retrouvé des photos quand l’aventure a débuté la première année à Smarves, puis après à La Hune à Saint-Benoît. L’idée est aussi de mettre en avant nos bénévoles. Depuis toutes ces années, le noyau dur est resté, c’est notre force. Il y a une vraie fierté de réussir chaque année la prouesse de monter un événement de cette ampleur, avec autant de joueurs, et cela grâce à nos partenaires, mais aussi aux pointures de notre équipe informatique.
Info-éco / La Gamers continue de s’ouvrir ?
P. Mc M. / Pour le grand public, le samedi 13 avril, la Gamers s’exporte et viendra séduire les Poitevins, comme un avant-goût de l’événement. Cette année et les prochaines, nous allons continuer à accentuer ce côté Poitiers aux couleurs de la Gamers Assembly.
Pour les professionnels, la deuxième édition de Poitiers Esports Meetings se tiendra les 18 et 19 avril au Creps, à Vouneuil-sous-Biard (lire p3). Nous avons ainsi répondu à un besoin existant. Les professionnels se rencontraient lors de la Gamers, mais ne pouvaient pas vraiment parler ensemble, faire du BtoB. Le PESM incarne cette partie business de l’événement.
Info-éco / En décembre, vous avez créé un troisième événement sur le territoire. Pourquoi ?
P. Mc M. / La Gamers Assembly reste l’événement phare de l’année, 2 400 joueurs, 400 à 450 bénévoles mobilisés, nous sommes la première Lan de France et dans le top 5 au niveau européen. A côté de ce rendez-vous, nous organisons une lan à Montpellier, rassemblant près de 650 joueurs, dans le cadre d’Occitanie Sports, en juin. C’est une reconnaissance de notre savoir-faire.
Sur le territoire, la Gamers Assembly Halloween Edition se tient en novembre à la Hune. C’est notre salle de cœur, un moment pour se retrouver, tester le matériel. Et en décembre 2018, pour la première fois, il y a eu la Winter Edition, à Jaunay-Marigny. Sur cet événement, on retrouve l’esprit de nos premières années, le plaisir de jouer et de s’amuser. Nous répondons aussi à un souhait de Grand Poitiers d’avoir plus d’événement esports sur le terrain. C’est toute une dynamique locale, dans laquelle Futurolan fait sa part, à côté des Orks, de la Technopole, des partenaires … Les Trophées esports Grand Poitiers participent également à cette dynamique, mais sur des jeux plus familiaux que ce que nous proposons. A travers ces différents événements, c’est ancrer le jeu vidéo dans le territoire, faire vivre le numérique.
Propos recueillis par Mathilde Wojylac
Plus : ga2019.gamers-assembly.net.