Le CRITT horticole de Rochefort commercialisera en 2019 son carrousel de cultures, pour assurer une productivité record, idéale pour l’agriculture urbaine.
Ce carrousel là ne tourne pas sur lui-même, mais monte et descend et n’embarque que des plantations. Haut de 4,5 mètres pour 3 de long et un de large, « il peut contenir 60 laitues par m2, soit 180 laitues par carrousel, et assurer 10 cycles de production par an. C’est énorme », détaille Anne de la Sayette, directrice du Centre régional d’innovation et de transfert de technologie (CRITT) spécialisé dans l’agronomie, les serres et les colorants naturels.
Exploitées en hydroponie dans des “gouttières” où coule une lame d’eau fertilisée par des engrais liquides, les rangées de plantations sont tractées par un moteur qui assure une rotation toutes les 15 à 20 secondes et un tour complet en vingt minutes pour que les plantes montent et descendent pour bénéficier de la lumière naturelle, tout en profitant du renfort de leds. Les derniers tests ont été effectués avec des laitues, mais toutes sortes de plantations sont possibles, fraises, cresson, épinards ou plantes aromatiques. « Nous étudions actuellement des gouttières plus larges pour mettre deux rangées de plants ou des plantes plus grosses comme le chou », poursuit la directrice.
4 ans de R&D
Ce carrousel, autrement appelé “Green up”, a été développé et breveté en partenariat avec une jeune pousse (start-up) investie dans l’agriculture urbaine, le Toit tout vert.
« Nous avons cherché ce genre d’équipement dans le monde entier sans le trouver, explique le co-fondateur Philippe Leborgne. Alors, nous nous sommes associés avec le CRITT, qui nous a aussi aidés à monter un modèle économique et agronomique pérenne. » Le développement industriel a été confié au troisième partenaire, la société deux-sèvrienne Chabeauti. Il a fallu quatre ans de recherche et développement.
En plus de l’agriculture urbaine, ce carrousel pourrait aussi séduire les producteurs industriels, des contacts sont établis. Même des entreprises en veulent. Le CRITT Agroalimentaire de La Rochelle et le CRITT Sport et loisirs de Châtellerault en ont déjà chacun un. Les salariés n’ont plus qu’à se servir.
O. G.