La vente directe ne cesse de progresser, en emplois et en chiffre d’affaires comme le démontre le baromètre de la vente directe. Selon l’étude 2018, 19 000 personnes travailleraient dans la vente directe sur le Poitou-Charentes, réalisant 129 millions d’euros de chiffre d’affaires régional. « C’est un secteur qui résiste à la crise et à internet, confirme Olivier Guilbaud, président de la Fédération de la vente directe (145 entreprises et 45 partenaires) et dirigeant de Body Nature à Nueil-les-Aubiers. Tous les ans, au niveau national, nous affichons une croissance forte et un chiffre d’affaires en progression (4,6 milliards d’euros et + 3% par rapport à 2017), cela se vérifie aussi vis à vis des recrutements (698 378 emplois et 6 915 créations nettes en 2018). » Parmi les univers les plus représentés, l’habitat est premier (33 % du CA), vient ensuite la gastronomie, puis le bien-être et la diététique sur la 3e marche, ensuite le textile et la mode, puis la cosmétique.
C’est aussi une nouvelle forme de travail en pleine progression. En 2018, pour 40 % des vendeurs à domicile indépendants, c’est leur activité principale. 31 % exercent en multi-activités et 29 % sont à la recherche d’un complément de revenus.
Murielle exerce pour la marque de prêt-à-porter Elora. « C’est un métier où l’on est son propre patron. Cela permet de gérer son temps. On peut également gravir les échelons et progresser. C’est un métier où l’on a jamais fini d’apprendre. » Lydie, vendeuse pour Guy Demarle aime la flexibilité. « Suivant les besoins que l’on a, notre emploi du temps, nos contraintes personnelles, les cycles de notre vie professionnelle et personnelle, c’est une activité très modulable. » Derrière la vente directe, il y a le conseil, la proximité, la convivialité, l’utilisation du produit. Pour Anne, représentante de Body Nature, « ce n’est pas une question d’âge ou de diplôme, mais de motivation et de persévérance. Il faut bien sûr être organisé et autonome si on veut réussir ». Les entreprises forment régulièrement leurs vendeurs pour les garder. Depuis trois ans, des titres professionnels sont reconnus par l’Etat. « La vente directe est complémentaire aux autres canaux de distribution, souligne Olivier Guilbaud. De grands noms y viennent pour expliquer d’une autre façon leur produit et faire passer un message. Nous faisons avant tout un métier de contact et par rapport à la digitalisation, il y aura toujours, à l’opposé, besoin d’humain, de convivialité dans la relation, de ramener une expérience client différente. »
M. W.