« Avec le déconfinement, ce ne sera pas la fin d’un chapitre et le début d’un nouveau, mais de nouvelles adaptations et des changements », analyse Bruno Belin, président du Département de la Vienne. La collectivité prépare un plan d’aides et de relance.
Depuis le début de la crise, à l’instar des différentes collectivités, le conseil départemental s’est mobilisé pour maintenir ses services et les adapter à cette période bien particulière. La première de ses préoccupations a été la situation dans les 77 ehpad du département, ainsi que les résidences autonomies, les établissements accueillant des personnes en situation de handicap, ceux relevant de la protection de l’enfance, ainsi que les services d’aide à domicile. Masques, tests, moyens de communication (tablettes) … ont été autant de sujets à traiter.
Par rapport aux collèges, le Département a décidé de ne pas facturer la restauration scolaire de mars à juin. Leur réouverture serait au 18 mai pour les 6e et les 3e et au 18 mai pour les 5e et 4e. « Après, nous n’avons pas encore toutes les modalités, 15 par classe, des entrées et sorties différentes et à la cantine, plus de fourchettes en panier, mais donnée individuellement … Les locaux seront en tout cas préparés en amont, désinfectés. Nous essayons d’apporter un maximum de sécurité aux élèves, à leurs parents, ainsi qu’aux enseignants et au personnel. Sur le transport scolaire, nous devrons également être attentifs, et notamment pour notre part à celui des enfants handicapés. »
Soutenir le tourisme
En terme de développement économique, et suivant les compétences du conseil départemental, ce qui préoccupe le président, c’est le secteur du tourisme. Sur les différentes structures, la Vienne applique pour l’instant un gel des loyers. « C’est un secteur qui a des coûts, notamment d’entretien ou de sécurité, mais actuellement aucune recette. Dès qu’ils seront autorisés à rouvrir, il faudra que la Vienne redevienne une destination naturelle. Je ne sais pas s’il y aura plus de tourisme de proximité ou pas, mais dès que nous pourrons, il faudra enclencher une communication forte pour faire revenir le public sur notre territoire. Toutes les dépenses qui seront faites en ce sens, sont bonnes pour la consommation sur le département. Nous réfléchissons ainsi à des produits incitatifs (un chèque évasion) pour attirer les touristes et qu’ils consomment ensuite sur le territoire. Il ne faudra pas attendre. »
Plus largement, Bruno Belin souhaite mettre en place un plan de relance pour le tourisme, la restauration et l’hôtellerie. « Il faut qu’un décret de catastrophe sanitaire soit édité pour que les assurances puissent être mobilisées. Sur le tourisme et les hôtels-cafés-restaurants, il faut une annulation des charges fiscales et sociales. Car même avec les avoirs, il y aura un décalage de trésorerie et cette fragilité restera. Ce sont des secteurs gravement exposés et qu’il faut sauvegarder. »
Le président de la Vienne souhaite créer un fonds à leur intention. « Si l’Etat ne nous l’interdit pas, j’aimerais pouvoir aider ces entreprises du tourisme, les cafés, les restaurants, peut-être avec des avances de trésorerie, calculées suivant la taille de l’entreprise et remboursables selon leurs possibilités. Nous devons faire simple, concret et efficace. Avec cette aide, nous voulons éviter que les plus petites structures, les plus fragiles soient rayées de la carte et qu’une commune perde son café, son restaurant ou son gîte. Une fois de plus, toute l’aide que nous pourrons apporter à ces structures, ce sera derrière des clients accueillis qui consommeront et de la richesse que nous récupérerons. »
Appuyer la relance de l’économie
Sur les investissements, la Vienne continue. « Tout ce qui a été acté avant le 15 mars est maintenu, que ce soit les travaux sur les collèges, les routes, l’Arena … Tous les projets continuent, c’est fondamental pour les entreprises. Sur le numérique — c’est un enjeu sur lequel nous insistons depuis le début du mandat — il faut de la fibre partout et si nous pouvons accélérer, nous le ferons en lien avec les travaux dans les communes. C’est un objectif plus que jamais prioritaire pour que 80 % du territoire soit couvert d’ici 2023. Et s’il faut des moyens supplémentaires, nous le ferons. Car que ce soit pour l’éducation, le développement des téléconsultations, l’accès aux services publics, nous voyons bien que c’est indispensable dans des périodes comme celle que nous traversons. »
La Vienne à la relance
Le plan de relance passera aussi par les communes. « Si elles ont des projets, il faut qu’elles les sortent. Si le commerce de proximité en milieu rural a besoin d’être développé ou relancé, nous serons là. Là où il faudra être facilitateur, nous le serons. »
Sur les deux dernières commissions permanentes, 5,4 millions d’euros ont en tout cas été actés pour 463 associations.
Tout un chantier sur le mieux vieillir ou vieillir autrement en Vienne sera mené. « Il faut inventer de nouvelles formes de relations avec nos aînés. » Parmi les aides à l’étude, en septembre, un chèque rentrée scolaire pourrait être remis aux collégiens. « Nous n’oublierons pas non plus le personnel soignant qui s’est mobilisé. » Des chèques merci pourraient être distribués.
« Nous avons voté notre budget, mais nous devrons revoir notre copie car plusieurs sujets sociaux seront à traiter avec les personnes relevant du RSA, les conséquences du chômage partiel sur l’insertion, l’accompagnement des associations d’aide à domicile … »
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