A Nouaillé-Maupertuis, Laurence Gauthier a choisi une nouvelle vie et de se reconvertir dans l’élevevage de moutons de qualité bio.
A la ferme de La Lézinière sur la commune de Nouaillé-Maupertuis, Laurence Gauthier s’est lancée l’an dernier dans la production d’agneaux en agriculture biologique.
« C’est en consultant le répertoire des départs et installations des exploitations agricoles que j’ai découvert la ferme de La Lézinière qui ne trouvait pas de repreneur. Elle correspondait à mon projet, même si une partie des bâtiments était à reconstruire. Je lui ai donné le nom de La folie bergère. J’ai ensuite loué 60 ha de terre puis acheté un troupeau de 200 brebis en provenance de la Haute Vienne », explique la jeune femme. Pour diversifier son activité, elle a également fait l’acquisition de 100 poules pondeuses, toutes élevées en plein air. Laurence Gauthier est née à Tours et après ses études secondaires et une prépa à Poitiers, elle a rejoint l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier et obtenu le diplôme d’ingénieur agronome. « J’ai fait mes premières armes au siège du syndicat des jeunes agriculteurs à Paris. J’avais en charge les dossiers de transmissions d’exploitation et des aides des jeunes en phase d’installation. »
Une activité saisonnière
Produire des moutons de façon bio et de qualité implique des contraintes culturales, pas d’amendement chimique pour les terres, pas d’antibiotique pour les bêtes. « La clé pour réussir est de disposer de l’autonomie fourragère, je pratique le principe du pâturage tournant avec un intervalle d’une à deux journées sur des paddocks d’un hectare. Ce système de rotation permet une bonne de croissance de l’herbe et une valeur alimentaire intéressante. Je cultive également 10 hectares de céréales et protéagineux que je donne à mes brebis en fin de gestation. »
Les brebis mettent bas à la fin de l’hiver, les agneaux sont élevés sous la mère au lait et à l’herbe. Ils sont emmenés à l’abattoir de Montmorillon ou de Lusignan à partir de 12 à 13 semaines, c’est-à-dire de début juin à fin novembre, leur poids atteint les 38 kg. Les carcasses sont découpées par un boucher professionnel, stockées en chambre froide pour être vendues en colis de ½ ou agneau entier à des acheteurs qui viennent pour la plupart de Poitiers. En plus de la vente directe à la ferme, une partie des agneaux part vers la grande distribution par le biais d’une coopérative. « C’est une sécurité en attendant la montée en puissance de la vente directement aux consommateurs. Pour l’instant, la communication de bouche à oreille fonctionne bien, j’ai la confiance de mes clients. » Le magasin ferme ses portes pendant la période hivernale.
Pas de plan baba cool
Laurence Gauthier n’a rien perdu de son enthousiasme : « Pas de regrets, je me suis lancée loin de tout plan baba cool, c’est une nouvelle vie assez difficile, la sécheresse de cette année a contrarié une partie de mes prévisions, mais le cadre de vie agréable, j’élève mes animaux avec amour et respect, de leur naissance à leur mort, c’est le cycle de vie normal. »
A. R.