Le secteur du bâtiment se porte bien en Vienne. Jérome Beaujaneau, le président de la Fédération française du bâtiment veut être positif. « Il y a de l’activité sur le département. » Dans les projets d’envergure, les entreprises attendent avec impatience le coup d’envoi des travaux de l’Arena. « Il y a eu un fort lobbying pour que les entreprises locales soient de la partie et cela devrait payer », sourit le président. Il énumère également la construction du 35e collège à Vouneuil-sous-Biard, les casernes de pompiers sur Poitiers, la rénovation du quartier des Couronneries … « La fédération des Deux-Sèvres estime que sur l’Agglomération niortaise et Niort, 80 % des chantiers sont assurés par des entreprises locales. Quand les décideurs locaux s’impliquent, cela donne des résultats ! »
Le président est également satisfait du retour de Poitiers en zonage B1, lui permettant de bénéficier du dispositif Pinel et du Prêt à taux zéro. « C’est une satisfaction, mais nous craignons toujours un changement des règles du jeu. Il faudrait un zonage plus durable, basé plutôt sur les projets, en fonction de leur utilité. Par exemple, pour Poitiers la demande est forte en logements intermédiaires et étudiants. »
Jérôme Beaujaneau constate tout de même une fragilité. Comme au niveau national, les entreprises de la Vienne ont des marges très réduites, malgré une activité soutenue. Le secteur a également des craintes concernant certaines mesures d’économies annoncées par le Gouvernement. « Sur l’augmentation du prix du gazole non routier, des simulations ont été faites. Pour une entreprise de travaux publics ou de gros œuvre ayant un coefficient de marge de 1,5 à 1,75, l’impact serait de 3,5. De nombreuses sociétés vont être en difficulté. »
1 000 emplois à pourvoir
Mais la difficulté première reste les problèmes de recrutement. Ainsi, il y aurait actuellement près de 1 000 offres non pourvues dans le bâtiment en Vienne.
« Sur les emplois qualifiés, nous sommes en période de plein emploi. L’orientation est alors primordiale aussi bien sur des jeunes cherchant leur voie, que des demandeurs d’emploi en reconversion. Certes, nous avons besoin de personnels qualifiés, mais nous avons également tous les outils (notamment les CFA) pour former les personnes. Le plus important pour nous est que le ou la candidat(e) ait envie de travailler. Nous n’avons pas à rougir des salaires que nous proposons. Le secteur est aussi un bon ascenseur social, il offre de belles perspectives. Il y a eu également tout un travail réalisé sur la pénibilité. Sur l’attractivité du département, nous sommes en train de nous la réapproprier. Nous sommes passés du Nord de la Nouvelle-Aquitaine à un territoire facilement accessible depuis Paris. De nombreux couples se rendent compte que les métropoles sont saturées et que la province a des atouts. Il faut être positif si nous voulons donner l’envie de venir travailler dans notre secteur ! »
Mathilde Wojylac