Ils l’ont créé, fait évoluer, déménager et développer, à travers les cinq présidents du Centre d’entreprises et d’innovation, revivez la belle aventure d’un lieu unique qui a su s’adapter à son époque et accompagner depuis 30 ans, 2 200 porteurs de projets.
Les grands projets économiques de la Vienne portent souvent la signature de René Monory et le CEI en fait évidement partie. Créé le 11 mars 1988 par le “conseil général” de Vienne avec le soutien de l’Etat et du “district” de Poitiers, le Centre d’entreprises et d’innovation était un véritable projet innovant, voire bouleversant car pour la première fois, les fonds publics se mélangeaient à des fonds privé pour la dynamique d’un territoire. Francis Girault, le premier président revient sur cette belle aventure, suivi par Jean-Luc Firmin, Frédéric Barotto, Jean-Luc Couillault et Ludovic Bertrand qui sera le dernier des présidents car dès 2019 le CEI se lance dans une nouvelle aventure avec la Technopole de Grand Poitiers.
Lydia De Abreu
A savoir : Pour fêter ses 30 ans, le CEI organise une soirée d’anniversaire le jeudi 22 novembre, à partir de 18h30 sur la technopole.
Francis Girault, le premier des présidents de 1988 à 1998
Francis Girault était président de la commission économique du département de la Vienne lorsque René Monory, alors président, a eu l’idée lumineuse de créer un espace pour accueillir des entreprises innovantes. « Nous partions de rien, tout était à créer. C’était la première fois que nous mêlions des fonds publics avec des fonds privés. Il fallait tout construire, le Département n’avait pas d’expérience comme investisseur, nous avons appris un métier qui n’était pas le notre. Cette activité a été très gratifiante, nous avons rencontré de beaux dossiers et il était stimulant de voir la sphère se développer. »
Jean-Luc Firmin, 2e président de 1998 à 2005
Aujourd’hui, installé à Nantes où il gère son entreprise Sharemat, Jean-Luc Firmin garde un beau souvenir de ses deux mandats. Alors ingénieur à la Saft, il était impliqué dans la vie économique locale et membre de la junior entreprise de l’Ensma. « Mon arrivée correspond aux débuts du Futuroscope. Le Département souhaitait que nous créions des alliances entre les loisirs, la formation et les entreprises. Notre rôle a été de participer à ce projet de développement de l’économie innovante sur cette zone. Mes plus beaux souvenirs concernent l’émulation d’entreprises différentes sur un seul espace. Nous avons d’ailleurs déménagé dans des locaux plus grands à l’Arobase 2 sur la technopole afin d’offrir aux porteurs de projet de meilleurs conditions pour favoriser l’échange et le partage de matériels comme d’expériences. »
Frédéric Barotto, 3e président de 2005 à 2011
Son atout était de connaître le CEI sur le bout des doigts. Salarié du centre pendant quatre ans comme chargé de missions, il connaissait ses forces et ses faiblesses. Alors directeur financier chez E-qual, on lui propose de rejoindre l’aventure. « J’ai toujours été sensible au développement économique du Département et l’idée d’apporter ma pierre à l’édifice m’a séduit. Je me suis séparé du directeur général dont les valeurs ne correspondaient pas au CEI, puis j’ai recruté Christel Lefevre qui a réalisé la feuille de route que nous avions envisagé pour notre développement. Il s’agissait de rechercher de nouveaux financements, de mieux se positionner sur le marché français et de déménager pour offrir aux entrepreneurs un lieu nouveau, plus moderne. Ce fut le cas en 2009 lorsque nous avons investi les locaux d’Eurospace toujours sur la technopole. Si je devais résumer mes deux mandats en un mot, ce serait “oser”, oser défendre un budget, oser dire non, oser dire au revoir pour l’intérêt du collectif. »
Jean-Luc Couillault, 4e président de 2011 à 2014
Alors élu et membre du bureau de la chambre de commerce et d’industrie de la Vienne en charge de la transmission et création d’entreprise, Jean-Luc Couillault a souhaité apporter « un autre regard entrepreneurial pour contribuer au rayonnement du CEI. Nous avons élargi le dispositif Créa’Vienne en invitant le Radec, la pépinière de Châtellerault et Grand Poitiers à nous rejoindre afin d’apporter une autre dimension économique au concours. Puis, nous avons créé Créa’Territoire en parallèle pour valoriser les initiatives, surtout des reprises d’entreprise en milieu rural. Pendant cette courte période, nous avons aussi changé de nom et de logo pour devenir véritablement le CEI avec la dynamique qu’on lui reconnaît aujourd’hui. »
Ludovic Bertrand, 5e président depuis 2014
Ludovic Bertrand connaît bien le CEI pour avoir était hébergé en 2002 « dans un bureau noir » pour développer son projet Com’Park, de l’affichage au sol qui a vu le jour en 2007. L’entrepreneuriat, il le pratique depuis ses 25 ans lorsqu’il a créé Forte Impression, qu’il a vendu, puis racheté. « J’ai toujours été attaché au CEI et j’avais envie de donner en retour. Mon objectif était clair, je voulais accueillir plus d’entrepreneurs innovants, veiller au développement personnel de nos hôtes et à leurs forces commerciales. Pour faciliter les échanges, nous avons réaménagé la pépinière en créant un espace de coworking et une salle de créativité. Aujourd’hui, nous n’avons plus de directrice, mais trois salariés qui peuvent être fiers de leur travail. Demain, nous intégrerons la Technopole de Grand Poitiers, je serai vice-président et je veillerai à ce que le CEI reste une marque et apporte aux porteurs de projets innovants toutes les compétences que nous pouvons offrir. »