Jean-Louis Rose fait partie de ces gens habités par une passion, par un rêve qu’ils n’auront de cesse de réaliser. Après avoir consacré 26 ans de sa vie à Disque d’Or et au rock’n’roll, le disquaire vend sa petite entreprise et part « profiter de la vie ».
Le rock’n’roll, il l’a toujours eu dans la peau. Des vinyles, il en a accumulé des milliers – environ 13 000. Pourtant, c’est en tant que conducteur de trains que Jean-Louis Rose a commencé sa vie professionnelle : « Je suis rentré à la SNCF uniquement pour parcourir l’Europe gratuitement afin de voir des concerts de rock et compléter ma collection de disques ». Durant ces 10 ans sur les rails, il n’a qu’une idée en tête : ouvrir son magasin de disques. Il choisira Poitiers : « c’est mon lieu de naissance, et puis il y avait une réelle place à prendre dans la région. » En 1989, le rockeur se lance et ouvre Disque d’Or, magasin de disques, DVD et produits dérivés.
Un rockeur plus sage que les autres
Le monde du rock’n’roll n’est pas tout rose, loin de là : « J’ai beaucoup fréquenté ce milieu, rencontré beaucoup de gens. La drogue et l’alcool ont fait des ravages. Passés cinquante ans, j’ai perdu beaucoup de mes amis. Heureusement, je ne fume pas et je ne bois pas trop : c’est certainement ce qui m’a sauvé », sourit-il. Jean-Louis Rose sait ce qu’il fait et a toujours su assurer ses arrières : « je sais gérer mon stock, je sais acheter les bons disques, même si je me trompe parfois. Et je boursicotte ! ».
Sur tous les fronts
Disque d’Or est loin d’être le seul accomplissement de la carrière de Jean-Louis Rose. Il est le fondateur du Rockabilly club de Poitiers, dont des dizaines voire centaines de membres se déplacent à des concerts. Le Salon du Disque de Buxerolles ? C’est encore lui, bien qu’il n’existe plus : « cela prenait énormément de temps de m’en occuper pendant vingt ans, j’ai préféré lâcher du lest, mais personne n’a repris le salon ensuite ». Le rock’n’roll est aussi une affaire de famille : avec un frère musicologue, le disquaire poitevin a monté deux labels, dont Rose Records avec lequel les deux frères ont publié Rockabilly Fever ou l’Encyclopédie de la country.
Depuis toujours, Jean-Louis Rose vit par et pour le rock’n’roll. Pourtant, si Disque d’Or représente l’aboutissement d’un rêve, le disquaire a annoncé la cessation de son activité au 31 décembre : « je veux aller me balader, acheter une moto, aller voir des concerts, faire profiter les gens de ma collection. Je vais profiter de la vie. »
Laura Dulieu