Le SDIS 86 utilise Permis de sauver

Les pompiers de la Vienne deviennent le premier service de secours et d’incendie en France à utiliser l’application Permis de sauver au cours de leurs interventions. Si deux autres solutions du même type existe au niveau national, c’est l’application lyonnaise qui a été préférée.

L’idée a germé dans la tête de deux sapeurs-pompiers professionnels. « Tout a commencé alors que nous sortions d’un restaurant, explique Ganeme Asloune, co-fondateur de l’entreprise. Nous avons rencontré des collègues qui sortaient d’une intervention pour une fausse route. La jeune fille est décédée alors que nous étions à quelques mètres d’elle. De cet événement est parti notre envie de faire quelque chose, de compléter la chaîne des secours traditionnels, de réduire le temps d’intervention. Toutes les dix minutes, les chances de survie d’une victime s’amenuisent. Il fallait combler ce temps avant l’arrivée des équipes de secours. » L’application permet ainsi de géolocaliser des secouristes à proximité et de les prévenir. « C’est un outil supplémentaire pour réduire notre temps de réponse, souligne le colonel Matthieu Mairesse, directeur départemental du SDIS 86. Face à l’étendue du territoire, ce premier maillon peut réaliser les premières actions avant l’arrivée des secours et gagner de précieuses minutes. »

Créer un réseau de secouristes

Chacun peut télécharger l’application Permis de sauver sur son smartphone et s’enregistrer. Toutes les personnes disposant au minimum d’un certificat Prévention et secours civiques (PSC1) peuvent ainsi être contactées par le centre de secours pour intervenir (la société vérifie la détention du diplôme), mais aussi des pompiers, personnels de santé, policiers, bénévoles d’associations de sécurité civile … en dehors de leur astreinte. Mise en service en février 2018, l’application compte aujourd’hui 15 000 secouristes enregistrés. « Même les personnes n’ayant pas la certification nécessaire sont la base de notre communauté, indique Mehdi Boudjena, co-fondateur de Permis de sauver. Ils peuvent venir compléter la carte des défibrillateurs mise à disposition ou aider en tant que témoin, en transmettant une photo, une vidéo. » Le colonel Matthieu Mairesse complète : « Avoir un bon maillage du territoire est primordial. Nous visons 500 personnes avant l’été sur le département. »

M. W.