Le Val vert du Clain ne veut pas de Grand Poitiers

Présentée officiellement le 12 octobre, la nouvelle carte de l’intercommunalité est loin de faire l’unanimité. L’objectif de ce schéma départemental de coopération intercommunale est de simplifier les relations et de faire des économies, mais sur le terrain l’équation n’est pas aussi simple.

« Tous les maires sont unanimes, affirme Jérome Neveux, maire de Jaunay-Clan. Nous n’étions demandeurs de rien. Notre intercommunalité fonctionne bien avec de vraies compétences. Depuis 20 ans, nous avons su créer une identité du territoire, répondu aux besoins des habitants dans le domaine de la petite enfance, de l’économie de l’emploi et de la culture. Excepté les transports, le Val vert est autonome. »

Néanmoins, à l’instar de Francis Girault, président de la communauté de communes, Jérôme Neveux est ouvert à la discussion, même s’il reproche à la préfecture de la Vienne d’avoir composé la nouvelle carte sans concertation avec les élus locaux. « En amont, nous avions pris le soin de réaliser deux enquêtes, avec deux cabinets toulousains et parisiens, et chacun révèle que le Val vert du Clain dispose de tous les équipements qui permettent d’être un bassin de vie à part entière. » Aujourd’hui, les membres de la communauté de communes demandent à Alain Claeys, président du Grand Poitiers de développer ses ambitions. « Nous avons compris qu’il veut atteindre la barre des 200 000 habitants, mais au delà de la vision arithmétique, quel est son projet de territoire ? Quels seront les atouts des habitants du Val vert en intégrant Grand Poitiers ? Quels seront les services pour les entreprises ? »

Justement pour l’aider à répondre à ces questions, le président de Grand Poitiers a envoyé un courrier aux maires des communes de la communauté pour leur demander de participer à une étude financière. Un geste qui a engendré quelques sourires. « Nous lui avons gentiment répondu, qu’il était le demandeur donc il devait lui-même la financer. Je ne comprends pas son attitude, ce n’est pas constructif. La situation mérite de la pédagogie. »

Solution alternative

En attendant des échanges plus francs avec le député-maire de Poitiers, les membres de la communauté sont conscients des enjeux et souhaitent s’ouvrir, mais de manière sélective. « Nous ne sommes pas fermés, à défendre nos prés carrés, nous avons une vision d’avenir qui s’oriente sur l’axe Poitiers-Châtellerault. Notre souhait est de conserver tout ce qui relève des services de proximité, car nous savons bien les gérer. Mais, nous sommes ouverts à un travail en commun en matière de transports, d’économie et d’urbanisme. Ensemble, nous serons plus forts. »

L. D. A.

A lire également : Intercommunalités : la carte de la colère et Val vert du Clain ne veut pas être intégré à Grand Poitiers