La semaine dernière, ils avaient déjà produit 3 030 visières de protection réutilisables contre la transmission du coronavirus à destination des personnels soignant. 741 autres sont commandés et les demandes affluent. Mais les « Makers rochelais et Rétais contre le covid-19 » sont désormais organisés comme une grosse PME.
« Nous avons une capacité de production de 300 visières par jour », indique Antoine Vidaling, d’ordinaire spécialiste de la prise de vue par drone et organisateur de ce collectif d’anonymes depuis que la pandémie sévit. Il a créé en Charente-Maritime la déclinaison locale des actions de fabrication de visières lancées tous azimuts au niveau national. A La Rochelle, ce mouvement regroupe 71 bénévoles et 60 imprimantes 3D pour produire le serre-tête sur lequel est fixé une feuille plastique qui sert de visière.
Organisation, communication
De son propre aveu, « le vrai défi c’était d’organiser le groupe. Près de 70 personnes qui ne se sont jamais vues ». L’autre défi d’envergure « portait sur la communication, pour trouver qui a une imprimante 3D, qui a du plastique, qui peut assurer le montage … » Mais il a fallu aussi regrouper les matières premières. Au début, il manquait de l’essentiel, le plastique et l’élastique. « J’ai trouvé des fournisseurs de plastique dans les Deux-Sèvres (SOVB, spécialiste des brosses et balais de voirie, ndlr), explique Antoine Vidaling. On essaie d’avoir 50 à 60 kg de plastique d’avance. Il nous en faut 10 kg par jour pour 300 visières. A 20 euros le kg, beaucoup d’entre nous ont mis la main à la poche même si la cagnotte marche bien. Des particuliers, mais aussi Alstom, Solvay, Bureau Vallée … et des entreprises plus petites comme le tabac presse de Saint-Clément-des-Baleines. Pour l’élastique, j’ai eu moins de problème, ça vient de Toulouse. » Depuis le 20 mars et le lancement de son initiative, il en commande … au kilomètre.
Les « Makers » rochelais (les fabricants en français) se concentrent sur la demande locale, l’hôpital de La Rochelle en premier lieu, la clinique de Royan jusqu’à Niort. « Sur La Rochelle, on se déplace mais une bénévole a déjà fait plus de 1 000 km pour assurer les livraisons. Heureusement la mairie de La Rochelle nous a contacté très vite pour nous donner une autorisation permanente de circulation. Mais c’est plus simple de venir les chercher. »
O. G.
Pour la Vienne, le groupe Shields-VisiereSolidaire-Covid19- Vienne 86 a été créé. Ils ont également une cagnotte en ligne.
Sur la Charente, un groupe de makers est aussi constitué.
En Deux-Sèvres, le mouvement s’est aussi organisé via makers Deux-Sèvres contre le covid 19 (79). Il propose également une cagnotte en ligne.