« La Région, pour sa part, est prête », a indiqué Alain Rousset. Le président de Nouvelle-Aquitaine a ainsi présenté les principales mesures pour le déconfinement, notamment en matière de transports et de relance de l’économie.
Sur les trains régionaux, le vice-président aux transports Renaud Lagrave a ainsi indiqué que l’ensemble des lignes ferroviaires seront prêtes pour la réouverture. Pour autant, dès le 11 mai, seulement 45 % de l’offre standard sera couverte et avec la restriction d’un siège sur deux, c’est 25 % des places qui seront disponibles, soit 41 000 places accessibles dès lundi contre 160 000 habituellement. « Nous avons extrapolé ce que sera la fréquentation en mettant l’accent sur les trajets domicile-travail et en limitant les déplacements à plus de 100 km », explique Hervé Lefèvre, directeur régional SNCF Voyageurs. Si dans les premières semaines, ce sont donc 303 trains qui vont circuler au niveau régional, la SNCF espère couvrir 70 % de l’offre dans les 15 jours et atteindre les 100 % pour la mi-juin. 15 trains “sensibles” en raison de leur fréquentation, dont la liaison La Rochelle-Poitiers, seront regardés avec attention et pourront bénéficier de rames supplémentaires.
« Le parcours client va également changer de monde. » le port du masque sera obligatoire dans les rames, mais aussi probablement dans les gares. Quand cela est possible, les flux seront séparés. Un marquage au sol sera réalisé. Des distributeurs automatiques de gel seront installé. Le matériel roulant sera nettoyé tous les jours. « Nous devons garantir une transport sain et sécurisé. »
Renaud Lagrave est revenu sur les transports scolaires. « Nous avons travaillé avec tous les transporteurs, circuit par circuit, car par car, pour faire de la dentelle et nous serons prêts dès mardi. » Le port du masque sera là aussi obligatoire, ainsi que l’occupation d’un siège sur deux. Sur les 192 000 élèves transportés en région, 40 000 sont concernés par la reprise de lundi, mais en réalité seulement 20 000 pourraient se présenter.
Concernant les transports interurbains, 50 % seront assurés au niveau régional. « Notamment pour assurer les trajets domicile-travail et cette part va aller en progressant. » Le port du masque sera obligatoire.
Soutenir la reprise de l’activité économique
Sur le volet économique, le vice-président Bernard Uthurry a rappelé les différents fonds régionaux de soutien aux entreprises. Sur le fonds de solidarité Etat-Région, où la Nouvelle-Aquitaine a participé à hauteur de 38 M€, le volet 1 a bénéficié a plus de 160 000 entreprises, ayant touché 1 340 euros en moyenne (pour une aide allant jusqu’à 1 500 €). Sur le volet 2, instruit par la Région et payé par l’Etat, plus de 1 000 entreprises ont fait la demande et près de 800 ont été retenus pour une aide de 2 000 à 5 000 € (pour une moyenne à 2 800 €). Au total, 1,15 M€ a été validé.
Sur le fonds de soutien régional aux TPE, PME (15 M€) et associations employeuses (5 M€), 529 dossiers sont en cours d’instruction.
Sur le fonds de prêt de proximité pour les TPE (abondé à 12 M€ par la Région et du même montant par la Banque des Territoires), 433 dossiers sont en cours. « Les taux de consommation vont aller en augmentant. Les dirigeants ne souhaitent pas dans un premier temps recourir aux prêts par peur de ne pouvoir rembourser dans un an, mais voyant la situation, beaucoup sautent le pas. »
Pour plus de décentralisation
Evoquant la réouverture des lycées, Alain Rousset n’a, par contre, pas apprécié le document de 63 pages « sur le nettoyage des loquets de portes pour pouvoir rouvrir les écoles. Ce souci du détail est insupportable. On ne peut pas nous affubler du titre de peuple gaulois et nous maintenir dans un système colonial. » Il plaide pour la restauration d’une relation de confiance. Pour lui, à cause de « l’idéologie néo-libérale, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation difficile qui oblige le Gouvernement, quelque soit sa bonne volonté, à avoir des paroles contradictoires. L’Etat n’a pas su se préparer à cette crise et à ce risque de pandémie. Pour autant, les pouvoirs publics territoriaux ont tenu leur rôle. » Il a ainsi souligné la régionalisation de la santé et de l’éducation dans la plupart des pays européens, plaidant ainsi pour plus de décentralisation.