Un cinéma en centre-ville, c’est un moteur pour tous les commerces alentour. A Châtellerault, le Loft mise sur la qualité tant de l’accueil que de la salle, sur une programmation populaire et exigeante et des tarifs attractifs.
« Il n’y avait rien sur cette zone, c’était une friche, constate Marie-Christine Desandre, exploitante du cinéma le Loft. Aujourd’hui, l’hôtel Alaman a été rénové et accueille l’Office du tourisme, il y a le cinéma, une école, un restaurant, un passage vers les quais, le parvis, c’est devenu un lieu de vie, de promenade. » En 2000, elle reprend le cinéma du centre-ville, composé de quatre salles. Vétuste, plus aux normes, elle décide d’investir dans un nouveau bâtiment. Après 10 mois de travaux, le Loft ouvre ses portes le 2 novembre 2013. « Châtellerault est une ville moyenne, mais avec un public fidèle. Cette population mérite un beau et grand cinéma. » Le Loft dispose de sept salles, soit 1 000 fauteuils. La plus grosse difficulté a été de trouver l’emplacement. Le site de l’ancien hôpital lui a été proposé par la municipalité. « Nous avons fait le choix de la qualité aussi bien pourl’accueil, que pour le confort en salle ou encore le côté technique. La qualité nous apporte de la fréquentation. Les gens viennent à Châtellerault pour voir un film, et aussi pour un restaurant, un café. Le cinéma apporte une dynamique sur le commerce local. C’est un moteur, un repère. Nous travaillons 365 jours par an, il y a toujours de la lumière. C’est aussi un lieu de convivialité. » A l’intérieur un coin café a été aménagé, « pour favoriser les discussions ». « C’est une façon de laisser les visiteurs s’emparer du lieu. Chacun peut venir discuter entre amis, donner un rendez-vous ou lire un magasine. Les Châtelleraudais aiment leur cinéma. »
Une programmation éclectique
« Le public était étonné au début. Il ne pensait pas pouvoir bénéficier d’un si beau cinéma. Le challenge est de faire vivre un cinéma indépendant, tant sur l’économie, que sur la programmation. » Ainsi, le Loft projète des dessins animés, des films populaires, et aussi de l’art et essai, des versions originales. « Nous cherchons à avoir une programmation éclectique. » 20 films sont à l’affiche en moyenne chaque semaine. « Il faut donner l’envie à tous les publics. » Des séances spéciales de 45 minutes pour les petits (Les petits voient grand) sont mises en place. Les scolaires sont accueillis. « C’est important de faire cette initiation au grand écran. Ce sont nos futurs spectateurs. » Des retransmissions en direct de pièces de théâtre ou d’opéra sont réalisées. Des débats, des rencontres, des avant-premières sont organisés. « Nous essayons aussi de travailler nos tarifs pour répondre à tout le monde (moins de 16 ans, famille, créneaux spécifiques …). C’est un équilibre à trouver. » Des partenariats pour des réductions sont aussi passés avec des commerces locaux. « C’est important de s’insérer dans un paysage local. Nous ne sommes pas de la grande distribution. » Marie-Christine Desandre est aussi propriétaire d’un petit cinéma à Amboise et représente le groupement d’indépendants Cinéo (500 écrans en France). Le cinéma emploie 8 personnes et accueille 185 000 spectateurs. « Nous visons les 200 000 pour 2017. Châtellerault est une ville agréable, avec une vie culturelle étoffée, des programmations intéressante et un public qui suit. »
M. W.