Ce Poitevin d’adoption sort un nouvel album, un livre qui allie jeu, aventure, humour.
Les supers labyrinthes de l’espace, le nouvel album de Loïc Méhée mêlé jeu, aventure, pop up, énigme et humour. « C’est surtout l’aspect ludique qui me plaît dans le dessin jeunesse », explique l’illustrateur. Né à Saintes, il décroche un bac L, option Arts plastiques et arrive à Poitiers en 1998 pour intégrer l’école d’arts appliqués. « Comme tous les collégiens, je pensais que la seule option quand on voulait faire du dessin était professeur d’arts plastiques. Puis à un salon de l’étudiant, on m’a orienté vers l’illustration, la publicité, la décoration. A l’école, j’ai découvert de nombreux métiers mêlant dessin et créativité. » A sa sortie, il intègre une agence de publicité sur Nantes. « En agence, j’ai appris le travail à plusieurs sur un projet, à répondre aux exigences des clients, je me suis confronté au marché du travail. » Sous l’impulsion d’un de ses professeurs, Laurent Audouin, il continue de collaborer avec la presse jeunesse et réalise quelques dessins à droite, à gauche. En 2004, Loïc Méhée saute le pas et se lance à son compte en tant qu’illustrateur. « Mon souhait, c’est de réaliser le meilleur dessin possible. Ce qui me motive chaque jour, c’est aussi que l’on ne peut compter que sur soi-même pour générer de l’activité. Peu à peu, on arrive à un équilibre entre obligations et plaisirs. L’illustration jeunesse, c’est ce qui me correspond, son côté ludique. »
La bande dessinée, ce n’est pas son truc. « Pour un illustrateur, le graal, c’est l’album. Aujourd’hui, je m’amuse plus à travailler pour les autres, même si je me suis content du rendu de mon dernier album. » Il illustre par exemple des manuels scolaires (Archimaths CP, Cat and Mouse pour apprendre l’anglais …), des livres Cherche et trouve (Vive le sport …), des livres de jeux (50 labyrinthes fous …), réalise des affiches, collabore avec des auteurs (Les questions de Tess, Paulin le lapin ou Lolita la taupe …), réalise ses propres albums (Mon loup-garou de compagnie …). « Pour les manuels scolaires, c’est de très nombreux dessins. C’est presque un entraînement quotidien. Dans l’album, il y a plus de notre sensibilité. » Sur Les supers labyrinthes de l’espace, il a tout conçu. « J’aime les labyrinthes, le jeu, les pops up, le livre … je voulais mettre tous ces aspects dans le rendu final, avec comme fil conducteur l’aventure dans l’espace. Ce livre m’a pris deux ans de la conception jusqu’au tirage. Mes amis disent de ce livre qu’il me ressemble. »
Créativité et fantaisie
Loïc Méhée est en réalité un touche-à-tout qui aime la créativité, les projets. En musique, il joue de la guitare, du ukulélé, de la flûte. En théâtre, il a intégré le groupe de la Cocotte Minute et l’équipe de la Ludi et ses matches d’improvisation théâtrale. « Dans le théâtre, il y a le travail en troupe qui contrebalance avec le travail de dessinateur seul chez soi. C’est une expérience qui a aussi fait évoluer mon dessin. C’est peut être imperceptible, mais j’ai l’impression de mieux retranscrire les émotions. Certains disent que j’aime faire le pitre et je crois que c’est vrai. J’aime le dessin, le théâtre, la musique. Je compare mon métier à celui d’un cuisinier. Il faut de la technique, mais en rajoutant une touche de créativité, cela donne du goût au projet. Il faut savoir doser et marier la fantaisie, l’esthétique dans un dessin. Trouver la bonne recette entre tous ces éléments dépend des enjeux, des thèmes. » Aujourd’hui, il travaille sur un prochain livre pop-up. Les maquettes ont été envoyées par un ingénieur papier, à lui désormais de trouver comment les illustrer et une histoire pour lier les différentes pages. « Dans l’illustration jeunesse, les projets sont très variés. C’est aussi cela qui est donne de l’intérêt, c’est à chaque fois différent. »
Mathilde Wojylac
Plus : A l’occasion de la sortie de son nouvel album “Les supers labyrinthes de l’espace”, une journée spéciale est organisée le 5 novembre. Tout le programme est en ligne.