Les chefs d’entreprise se bousculent pour adhérer au Mouvement des entreprises de France (Medef) de Charente-Maritime. 37 membres en décembre 2015, 278 aujourd’hui. « Cela représente environ 28 000 salariés sur 230 000 dans le département. Depuis le mois de janvier 2016, on a quasiment un nouvel adhérent tous les trois jours, savoure le délégué général du Mouvement, Martial Pesant. Nous sommes parmi les plus dynamiques de France. » Un retournement de situation complet même si, historiquement, le Medef 17 a toujours connu des hauts et des bas. Dans les années 2000, il comptait près de 400 adhérents. Mais l’incendie criminel qui a ravagé son siège en 2003, les dysfonctionnements internes et les problèmes de trésorerie ont été dévastateurs.
Mais surtout, depuis l’arrivée de François Papin, directeur de l’usine Alstom d’Aytré et président du Medef 17, la politique a changé. « Quand je demande aux gens pourquoi ils viennent, ils me répondent souvent « Parce que c’est sympa chez vous », raconte t-il. Il n’y a pas de cloisonnement dans la taille de l’entreprise ni dans le secteur d’activité. C’est très apprécié. Nous avons créé un Medef collaboratif avec une commission événementiel, un service économique, un fiscal, ainsi que des ateliers thématiques. Maintenant, l’enjeu est d’offrir un service juridique car Emmanuel Macron fait bouger la réglementation à travers ses ordonnances. »
Travail en réseau
« Nous réfléchissons aussi à intégrer le dispositif d’alerte de l’Association d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance (apesa-france.com), créée à Saintes. Le Medef 17 pourrait former les « sentinelles » pour router les patrons qui vont mal à Apesa », ajoute Martial Pesant.
En parallèle, le Medef 17 a structuré sa communication sur les réseaux sociaux et tout cela marche. « Cela veut dire que les chefs d’entreprise recherchent un réseau, du contact, de la convivialité, des échanges même si d’autres viennent pour représenter leur entreprise dans les organismes paritaires », reconnaît François Papin, le Medef 17 rassemblant près de 300 mandats, Prud’hommes, conseils d’administration de la Caf, Ursaff …
En même temps, le syndicat veut peser au niveau local, via des enquêtes sur la fiscalité locale, sur les entreprises et son évolution. « Nous allons ensuite voir les présidents d’agglomérations et nous leur disons : « Nous avons comparé », explique François Papin. En Charente-Maritime, nous sommes plutôt en dessous de la moyenne nationale, mais c’est une façon de leur dire : Attention, nous surveillons toutes ces évolutions. »
O. G.