Le 2 juillet prochain, les premiers voyageurs emprunteront la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique. Avant ce grand changement, retour sur les derniers préparatifs.
Après dix ans de travail, dont quatre ans de travaux, le 2 juillet prochain la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique entrera officiellement en service. Si les travaux sont effectivement terminés depuis septembre dernier avec la fin de l’électrification de la ligne, il reste quelques ajustements.
Depuis, la ligne subit de nombreux tests, des essais ferroviaires de montée en puissance. Un train circule sur l’ensemble de la ligne, à différentes vitesses, pour ainsi mieux détecter les éventuels problèmes. Il s’assure notamment qu’à la vitesse commerciale de 320 km/h, aucun couac ne survienne. Le même exercice s’applique bien sûr à tous les raccordements qui desservent les gares existantes. Cette phase devrait se terminer début février. « Ainsi, nous nous assurons que ce qui a été construit fonctionne, explique Matthieu Lafaurie, directeur de la communication pour Lisea, le concessionnaire de la LGV SEA. La ligne est scrutée dans les deux sens, ainsi que tous les raccordements. Nous passons vraiment partout. C’est le gage qu’aucun mouvement de train en condition réelle n’ait été négligé ou non testé. »
Derniers préparatifs
Viendra ensuite le temps des marches à blanc. A partir du 20 février, les conducteurs de la SNCF emprunteront la nouvelle ligne avec des TGV. Après une période d’apprentissage théorique et de simulation, il est temps pour eux de passer à la réalité. « Ils étudient la ligne, la pratique, la repère pour mieux anticiper un virage, un ralentissement, pour avoir une connaissance fine du parcours. »
Les contacts entre Lisea et SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau ferroviaire de France sont réguliers. « Nous apprenons à nous connaître, nous densifions nos relations pour organiser et prévoir ensemble le bon fonctionnement de cette ligne. »
Sur la stricte partie LGV SEA, Mesea prend le relais pour la maintenance et l’exploitation de la ligne. Le personnel assurera la surveillance et l’entretien régulier des ouvrages, voies, caténaires et de la signalisation. Depuis un an, la structure monte en puissance pour arriver à son fonctionnement optimal d’ici avril prochain. Les salariés interviendront à partir de trois bases : Noûatre-Maillé (Indre-et-Loire), Villognon (Charente) et Clérac (Charente-Maritime) et d’une base secondaire à Poitiers. Mesea devrait ainsi compter 170 collaborateurs à terme. De nombreuses personnes sont en cours de formation sur trois métiers de la maintenance (technicien système, technicien aiguilles et mainteneur voie et caténaire).
Un grand bouleversement
Le 2 juillet prochain, les premiers voyageurs emprunteront la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique. En vitesse de croisière, sur un an, entre Paris et Bordeaux, 20 millions de voyageurs sont attendus. La promesse est de voyager plus vite. Les villes se rapprochent. C’est aussi et surtout pour cela que par exemple Toulouse ou Pau ont accepté de financer ce projet pharaonique. Elles ont une meilleure desserte pour Bordeaux et Paris. Hendaye, par exemple, sera à 4 h 30 de Paris au lieu de 5 h 42 aujourd’hui. Paris et Bordeaux sont à 2 h 04, contre 3 h 14. Cette ligne permet ainsi de rayonner dans tout le Sud-Ouest, les correspondances étant optimisées. Poitiers et la Vienne devront s’habituer à regarder un peu plus vers le Sud …
M. W.
Plus sur : lisea.fr.
Quelques temps de parcours
La Rochelle-Paris : 2 h 27, soit un gain de 40 minutes
Angoulême-Paris : 1 h 42, soit un gain de 33 minutes
Poitiers-Paris : 1 h 18, soit un gain de 18 minutes
Poitiers-Bordeaux : 1 h 03
Poitiers-Angoulême : 37 minutes
Angoulême-Bordeaux : 35 minutes
La LGV en quelques chiffres
320 km/h en vitesse commerciale – 20 millions de voyageurs attendus sur l’axe Paris-Bordeaux – 1 360 km de rails – 2 régions, 6 départements, 113 communes traversés – 500 ouvrages d’art construits – 340 km de ligne nouvelle, dont 38 km de raccordements – 7,8 milliards d’euros de budget – 50 ans de contrat de concession, soit jusqu’en 2061
Evénements
La Région Nouvelle-Aquitaine a tenu à accompagner l’arrivée de la LGV par plusieurs événements. Plusieurs débats se tiendront : le 2 mars à Agen, le 20 mars à Dax et le 21 mars à Poitiers. Courant juin, la Région souhaitant valoriser l’attractivité économique de son territoire, elle lancera une offre d’accélérateur régional à destination des jeunes pousses, des entreprises innovantes, des start-ups, des jeunes diplômés, des doctorants … Les 1er et 2 juillet, un temps fort d’inauguration avec un programme d’animations est également prévu. Plus de détails sur : lgv-nouvelleaquitaine.fr