Pour sa dernière session de l’année, lundi 17 décembre, le conseil régional Nouvelle-Aquitaine a adopté le budget primitif 2019. « Nous avons bâti un budget pour répondre à trois transformations, explique Andréa Brouille, vice-présidente en charge des finances. Il y a la transition écologique et énergétique que nous devons engager. Des actions fortes seront mises en place dès cette année (fonds Alter’NA pour la modernisation et la transformation des exploitations agricoles, programme régional d’efficacité énergétique …). Il y a le défi des compétences et des emplois avec l’objectif de former 60 000 personnes, contre 40 000 aujourd’hui, et notamment les publics les plus éloignés de l’emploi. A cela s’ajoute l’expérimentation sur l’orientation, le maintien des crédits sur l’apprentissage, la modernisation des conditions d’enseignement des lycéens (plan de rénovation des lycées, aide au fonctionnement …), l’émergence de campus spécialisé … » Bernard Uthurry, vice-président en charge de l’économie rajoute : « En parallèle, il y a le soutien aux entreprises (programme Usine du futur, programme Croissance Premium, soutien aux clusters régionaux, accompagnement à l’international, fonds d’investissement …). Nous devons accompagner les chefs d’entreprise dans leur modernisation. » Andréa Brouille reprend : « La troisième transformation est celle de l’aménagement des territoires. Le vote du schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) sera un temps fort de 2019. L’ensemble des contrats de territoire seront signés, avec une attention particulière sur les territoires les plus fragiles. Une nouvelle politique pour renforcer les centres-bourgs et les centres-villes sera adoptée. Sur le Ter, la Région s’engage à hauteur d’1,8 milliard d’euros sur les six prochaines années. Il y a également le plan de déploiement du très haut débit. »
Maîtriser les dépenses pour investir
D’un montant global de 3,17 milliards d’euros, l’investissement se monte à 917 M€ (soit 30 % du budget) « avec un renforcement de l’épargne (366 M€, soit +33 % par rapport à 2018) et un endettement modéré (523,35 M€, soit -10,6 % par rapport à 2018) », souligne André Brouille.
Les recettes progressent, notamment grâce au dynamisme fiscal régional (+5,6%), qui reflète la bonne santé économique de la région (+34 M€ de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, +16 M€ de produit de TVA, +8 M€ de produit sur la TICPE).
« C’est un budget qui colle à nos dépenses de fonctionnement (2,076 Mds€), à la capacité à faire de nos services. Nous avons fait un suivi des taux de réalisation et nous avons réajusté les montants en fonction de ces résultats, avec deux budgets sanctuarisés : celui de l’enseignement et de la culture. Si sur certaines politiques, il peut y avoir une impression de baisse, ce n’est pas un désengagement de notre part, mais un réajustement dû à des sous-consommations effectives de crédits en 2018. » Sur la maîtrise du budget à périmètre constant, les dépenses de fonctionnement varient de -0,5 %. « Nous ne faisons pas de coupe, mais nous avons travaillé à venir au plus près des besoins réels, au lieu d’avoir des enveloppes trop larges, précise Andréa Brouille. C’est peut-être un budget rigoureux, mais pour être ambitieux, notamment sur les investissements. » Bernard Uthurry conclut : « Rigoureux signifie ici sérieux, mais pas austère. C’est une recherche d’optimisation. »
M. W.