Sur les spectacles, festivals ou mariages, dans sa caravane, Marine Raiffé propose des glaces au lait de chèvre, des kakigoris et des sirops. Son objectif : acquérir son propre laboratoire pour la prochaine saison.
Dans sa caravane vintage, Marine Raiffé se rend depuis deux mois d’évènements en spectacles, de mariages en festivals. Avec la Pin Up Givrée, elle propose à tous de goûter à ses glaces au lait de chèvre, un concept original qui intrigue et séduit. Pendant son master en économie du développement touristique qu’elle effectue à la Sorbonne à Paris, elle réalise un stage dans le Marais Poitevin. A l’éco-camping de la Frenaie, à La Grève-sur-Mignon, en Charente-Maritime, elle découvre un autre mode de fonctionnement en coopérative, des acteurs impliqués, une dynamique locale … « J’ai pu découvrir tous les savoir-faire du territoire, rencontrer un maraîcher bio, une productrice de fromages de chèvres … de nombreuses personnes qui étaient également en pleine reconversion professionnelle. Cela me donnait encore plus envie de faire un métier où je pourrais interagir avec eux. » Après ce stage, plus question pour elle de repartir.
Passionnée de plantes et réalisant elle-même ses cosmétiques, l’idée de fabriquer des savons prend forme. « Mais pendant mes études, j’ai assez entendu qu’il fallait se différencier pour intéresser … » Elle retourne alors voir ses amis producteurs. En discutant, elle décide de se tourner vers la fabrication de glaces au lait de chèvres. Elle peut compter sur son père pâtissier-chocolatier-glacier (Les Délices de Saint-Michel à Lencloître) pour faire les premiers tests. Et ça marche. « Le produit m’a tout de suite plu et en mêlant les plantes, les possibilités de parfums sont immenses. Il y a aussi le côté gourmand de la glace, l’envie de faire plaisir aux gens. »
Le lait de chèvre est transformé en sorbet ou crème glacée. « En utilisant du lait cru, j’obtiens une texture onctueuse et qui n’a pas le goût de fromage de chèvre ! » Glace aux cookies, abricot-romarin, sarriette, poivre, faisselle-basilic, prune, cassis, caramel-reine des prés … elle s’essaye à de nombreux parfums. Les fruits, les plantes, le lait de chèvre … tout provient bien sûr de producteurs locaux. « Je prends le temps de découvrir. J’approfondis mes connaissances à leur contact. » A côté, elle propose aussi des kakigoris (une glace pilée japonaise) où elle rajoute ses plantes en sirop. Et comme elle n’aime pas le gaspillage, elle recycle ses zests en orangettes.
De la fabrication à l’événement
Pour monter son projet, elle a bouclé une campagne de financement participatif sur la plate-forme J’adopte un projet. Elle bénéficie aussi de l’appui de trois Cigales et bientôt d’une supplémentaire. Elle est désormais membre de la coopérative d’activités et d’emplois Acéascop. « Nous avons tous un talent et je voulais participer à cette dynamique collective. Ils donnent la possibilité à chacun de se lancer et de tester leur activité. » Pour l’instant, elle utilise le laboratoire de son père. « Je suis en « apprentissage » chez lui. Je suis autonome, mais j’ai encore besoin de ses conseils. » Avec sa caravane aménagée sur-mesure, elle se déplace sur des événements locaux. « J’ai de très bons retours, je suis ravie. Je m’amuse tout en travaillant. Je peux ainsi aller à la rencontre des gens, comme n’importe quel marchand de glaces. Je suis contente de faire découvrir aux gens quelque chose qu’ils n’auraient jamais goûté. » Elle va ainsi continuer de parcourir les routes deux-sèvriennes jusqu’en octobre, avant de se préparer pour une deuxième saison en imaginant de nouvelles recettes, en rencontrant de nouveaux producteurs et commerçants, en préparant des glaces et en cherchant son laboratoire.
M. W.