Visant la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique, la certification se base sur l’amélioration continue des systèmes de management. Au Chu Poitiers, les économies d’énergies sont une priorité pour le bien-être de tous, du lieu et de l’environnement.
Saviez-vous que l’énergie ne représente que 1,5 % du budget du Chu Poitiers ? Cette petite ligne dans le portefeuille de l’établissement public est le fruit de plusieurs années d’analyses, de télécontrôles et de réflexions savamment orchestrés par Frédéric Marchal, directeur des constructions du Chu et ses équipes. « Nous avons mis en place une démarche volontaire qui aujourd’hui est valorisée à travers la certification Iso 50 001, nous sommes les premiers en France métropolitaine. Le Chu a atteint un certaine maturité grâce à l’ingénierie thermique que nous avons développée. Sans ingénierie thermique, il est impossible de faire du développement durable et indirectement des économies. »
Pourquoi l’Iso 50 001 ?
Si depuis plus de 10 ans, le Chu a mis en place sa politique d’économies d’énergies, elle a souhaité valoriser ses différentes actions pour sensibiliser les acteurs, mais également pour pouvoir bénéficier d’aides financières supplémentaires, notamment pour la création du nouveau centre neuro-cardio-vasculaire. « Si nous étions certifiés Iso 50 001 avant la livraison du bâtiment, cela nous permettait de doubler les CEE (certificat d’économie d’énergie) et de percevoir ainsi une recette supplémentaire d’environ 170 000 euros. » Montant peu négligeable qui récompense des efforts et des méthodes de construction et de fonctionnement. « Il y a sept ans, nous étions sur les plans du centre et la performance énergétique du bâtiment était l’une de nos priorités. A terme, la rationalisation de la consommation d’énergétique pourrait faire baisser la facture de 5 à 22 %. »
Le Chu s’autosuffit en énergie l’hiver
L’un des points forts du Chu de Poitiers est la production d’énergie à partir de la cogénération. En 2009, le Chu a investi dans un nouveau système de cogénération permettant la production combinée d’électricité et de chaleur par le biais de moteurs alimentés au gaz. « Nous consommons le gaz et nous produisons de l’électricité que nous revendons à ERDF, souligne Dimitri Neel, ingénieur au Chu. En hiver, il est assez incroyable qu’un site aussi important que le CHU puisse s’effacer. Des indicateurs et un suivi quotidien nous permettent de suivre nos consommations et de les ajuster. » L’eau étant également une source d’énergie, les ingénieurs ont souhaité l’intégrer dans leur démarche d’Iso 50 001. « En 2014, la facture de l’eau dépassait les 800 000 euros pour 300 000 m3, notre objectif est de réduire la consommation à 50 000 m3. » Ambitieux ou plutôt judicieux, la direction du patrimoine a choisi de traquer les fuites d’eau avec la mise en place d’un monitoring en continu. « Au moindre problème, nous sommes alertés et nous pouvons agir directement. Tout est une question de bons sens ! »
Lydia De Abreu