Les pompiers Charentais formés au feu d’alcool

Un plateau technique dédié à la formation au feu d’alcool va être construit à Jarnac au cœur du cognac. Les pompiers et les personnels de sécurité de maisons de cognac s’y formeront. « La région de Cognac est la première d’Europe en matière de stockage d’alcool de bouche. Tous les ans, environ 550 000 hectolitres sont mis à vieillir. Plus de 5 000 chais industriels et artisanaux sont recensés dans le département — dont beaucoup sont encore installés dans des communes  —, et un millier de distilleries, dont 22 sont classées Seveso », indique Jérôme Sourisseau, vice-président du Conseil départemental et président du conseil d’administration du Service départemental d’incendie et de secours de la Charente (SDIS).

Les dangers du feu d’alcool

Les feux d’alcool sont rares, mais ils sont spectaculaires et dangereux. « Ils sont très chauds et produisent peu de fumée, explique le colonel Jean Moine, directeur du SDIS de la Charente. Les flammes sont surtout bleues, difficilement visibles et coulent comme une rivière. Avec le vieillissement, des vapeurs s’accumulent aussi, la fameuse part des anges. Et quand le feu prend, ces vapeurs s’enflamment en hauteur. »

Les pompiers de Charente-Maritime s’y formeront (le terroir du cognac étant à cheval sur les deux départements, mais des contacts sont aussi déjà établis avec le Gers (Armagnac), le Calvados, des parfumeurs de la région de Grasse (Alpes-Maritimes) et même d’Ecosse.

Recherches scientifiques

Ce plateau technique comprendra des chais d’entraînement, des cuvettes de rétention et une aire de dépotage « pour déclencher des feux réels et se mettre dans toutes les situations possibles », souligne le colonel Moine. La première pierre sera posée mi-décembre et les travaux s’achèveront au plus tard début 2020. Le projet global s’élève à 8  millions d’euros, avec l’école du feu de Charente et la caserne des pompiers de Jarnac, toutes les deux construites sur le même site. Le syndicat des maisons de cognac y participera pour 1,24 M€.

Cet équipement sera également un lieu de recherches car « les feux d’alcool ont été très peu étudiés par la communauté scientifique internationale », signale Thomas Rogaume, professeur d’université et enseignant à l’institut Pprime.

O. G.