En plein essor, les plates-formes de financement participatif contribuent à l’essor de projets économiques sur le territoire. Justine Pelleray, directrice de jadopteunprojet.com en Nouvelle-Aquitaine y voit notamment une évolution liée à la frilosité de la situation économique.
Les exemples de souscription publique pour la création de projet à l’instar de la construction de la Tour Eiffel ou de la Statue de la Liberté font légion. Aujourd’hui appelée finance participative, elle est en plein essor. Sous la forme de don avec contrepartie ou d’investissement avec la prise de parts dans les projets, les campagnes de financement participatif développent aujourd’hui l’économie locale à travers la création de projets.
« Une réponse à la frilosité des banques et du retrait de politiques publiques destinées à soutenir la création ou la reprise d’entreprise », serait un début d’explication selon Justine Pelleray, directrice de jadopteunprojet.com en Nouvelle-Aquitaine. « Aujourd’hui on a des porteurs qui ont du mal à boucler leur projet de financement. Comment les accompagner et les aider ? Le financement participatif est une réponse souvent incontournable. »
L’essor du crowfunding
Il y a une dizaine d’années, MyMajorCompagny arrivait sur le net en soutenant le chanteur Grégoire. Aujourd’hui, ces campagnes de financement vous permettent de créer une deuxième cuisine de formation avec Thierry Marx, participer au développement du « slip qui sent bon » du Slip Français ou encore à la restauration du Panthéon. Des plates-formes généralistes et thématiques se sont créées pour les métiers du vin, de la mode, de projets vidéos, mais aussi de territoire à l’instar de jadopteunprojet.com, en Nouvelle-Aquitaine. Dans la finance participative, la proximité est en effet un facteur clé. « 63 % des contributeurs se situent dans un rayon de 75 km autour du projet en question. L’attachement du territoire est de plus en plus important et c’est aussi le réseau qui fait avancer la campagne », explique Justine Pelleray qui ne voit la finance participative que comme un levier et un complément d’autres actions d’aide à la création d’entreprise. « Nous avons une trentaine de partenaires qui accompagnent nos porteurs de projet. Ce sont d’ailleurs eux qui leurs prescrivent une campagne de financement avec un regard plus global sur les projets », ajoute Justine Pelleray. Parfois la campagne de financement participatif a aussi valeur de test d’un service ou un produit. Le succès est en tout cas bien réel : en 2016, jadopteunprojet.com a récolté 100 000 € auprès de 1 650 contributeurs autour de 31 projets. Des chiffres triplés par rapport à 2015 et cette année, les chiffres de 2016 étaient atteints en juin. L’évolution nationale de la finance participative est suivie sur le territoire.
Prise de participation
Prochaine évolution : l’investissement avec la prise de parts dans les projets. Le cap sera bientôt franchi pour la plate-forme régionale en Nouvelle-Aquitaine à travers la création d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). « Le citoyen achètera une part de la SCIC et c’est la SCIC qui investira dans le capital des projets. Cette formule est destinée à ne pas multiplier les entrants au capital et à porter collectivement le risque », souligne Justine Pelleray qui souhaite occuper le terrain des investissements compris entre 10 000 € et 50 000 €, comme une alternative entre les investissements des clubs Cigales et ceux des Business Angels.
M. N.
Retrouvez tous les projets sur : jadopteunprojet.com.