Associé du groupe Alliance, il est le nouveau représentant des chefs d’entreprises de la Vienne. Pragmatique, il apportera son expérience.
« L’entreprise m’a beaucoup apporté, j’ai voulu donner plus de temps, de mon expérience à ce milieu », explique le nouveau président du Medef de la Vienne, Richard Lazurowicz.
Issu d’une famille modeste originaire de Montluçon, il devient ingénieur art et métiers en passant par Bordeaux et Paris. Après son service militaire, il y a 37 ans, il décroche un de ses premiers emplois à Châtellerault, comme responsable de production à Seri (spécialiste du mobilier urbain). Il fait alors la connaissance du dirigeant, Dominique Lenoir. « Nous nous sommes tout de suite très bien entendus. » La confiance, l’entente et le travail ont fait la différence. C’est ainsi, simplement, qu’il entre au capital de la société. Aujourd’hui, il est associé à hauteur de 50 % avec Eric Lenoir dans l’ensemble du groupe Alliance : Seri, Ari et Som à Châtellerault, Excalux à Montmorillon, MDO et Service Urbain à La Loupe (Eure-et-Loire). « En rachetant les deux dernières entreprises en 2012, l’objectif était d’être autonome sur la conception et la réalisation d’arrêts pour bus à haut niveau de service, transport en site propre … » Aujourd’hui, le groupe rassemble plus de 300 personnes pour un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros. Dernière satisfaction, il vient d’obtenir le marché de renouvellement des poubelles de la Sncf. « Que ce soit pour un petit ou un gros marché, c’est à chaque fois le début de quelque chose, un nouveau sujet. J’aime gagner et avoir des problèmes à résoudre, trouver des réponses à des questions techniques, humaines, juridiques ou même morales. En étant constamment en action avec les équipes, nous avons plaisir à réussir les choses. »
Répondre aux problématiques
Se définissant comme un « optimiste inquiet », il essaye toujours d’anticiper. « La notion de temps notamment a beaucoup évolué. Les délais se sont réduits. Nous avons connu une accélération formidable. Nous vivons aujourd’hui dans un paradoxe énorme : la volonté est de libérer l’entreprise, la laisser travailler, mais de nombreuses décisions mises en œuvre vont à l’inverse de ce principe. C’est comme vouloir faire pousser un plante et au lieu de dégager le terrain, on lui rajoute des branches, on crée des obstacles à la lumière, par exemple avec le compte pénibilité. » Et le sujet n’a pas fini de le faire réagir.
Très rigoureux dans les affaires, depuis longtemps administrateur au Medef, « j’ai voulu apporter mon pragmatisme et mon bon sens aux problématiques rencontrées par l’entreprise. Nous ne sommes pas de grands patrons inaccessibles. Quand on nous expose un problème, mon réflexe est de le transposer au sein de mes entreprises. » Compétitivité, nouvelles taxes, charges … Richard Lazurowicz compare, explique. « Pourtant, les entreprises ont de beaux atouts en France (organisation, infrastructures, savoir-faire, main d’œuvre qualifiée … ). A nous de tout faire pour améliorer son environnement. Le discours a changé, il faut qu’il soit suivi de réalités, mettre en face les bons outils pour nous permettre d’investir, de travailler et d’embaucher. »
Mathilde Wojylac