Régiment le plus décoré de l’armée française, le 2e employeur de Grand Poitiers rayonne depuis un siècle. Installé depuis 1996 à Poitiers, le Régiment d’infanterie chars de marine poursuit ses missions tout en veillant à la transmission des valeurs qui lui sont chères : l’engagement, le devoir et le sacrifice.
RICM quatre initiales, deux noms et une devise « Recedit immortalis certamine magno* » pour cent ans d’histoires. Pour s’imprégner de cette richesse, chaque nouveau militaire est invité dans la salle d’honneur pour un voyage dans le temps.
Créé à partir de bataillons coloniaux, le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc est né le 9 juin 1915. Très impliqué pendant la seconde guerre mondiale, il est connu pour avoir libéré le fort de Douaumont le 24 octobre 1916. « Dans quelques mois nous fêterons le centenaire de cette victoire en mémoire aux victimes. Plus de 700 hommes ont péri, soit la moitié du régiment de l’époque », précise Stéphane, le chef de bataillon. A l’issue de la guerre, il retrouve les terres marocaines jusqu’en 1932. Stationné à Aix en Provence lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale, il est rapidement impliqué et jouera un rôle prépondérant dans la Resistance. « Doté de la spécificité amphibie, le régiment est appelé pour diriger le matériel débarqué des Etats-Unis. En novembre 44, le RICM perce les défenses allemandes en Alsace, ce qui nous vaut d’être cité à l’ordre de la Nation Américaine ; notre drapeau est décoré de la « Distinguished Unit ». » A peine sorti de la seconde guerre mondiale, les « marsouins » sont appelés à rejoindre l’Indochine, ils y resteront 10 ans. En 1958, le régiment prend le nom de Régiment d’Infanterie-Chars de Marine et en 1963, il rejoint la garnison de Vannes. « Depuis 1996, le RICM est ancré à Poitiers et poursuit ses missions sur tous les théâtres d’opérations : Djibouti, Tchad, Bosnie, Guyane, Kosovo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Afghanistan, Mali. »
Le régiment aujourd’hui
Fort de 800 hommes et femmes, le régiment se compose de 173 sous officiers, 576 militaires et de 9 civils. L’État major comprend 7 escadrons. « Nous avons 5 escadrons de combat et reconnaissance, un pour la logistique et un autre composé de l’unité d’intervention de réserve. Nous possédons 18 engins blindés de reconnaissance roues canon (AMX10RC), x16 véhicules de l’avant blindé (VAB) et 47 véhicules blindés légers (VBL). Nos intervenons pour deux types de missions. La première pour venir en aide à la population en prêtant main forte aux forces intérieures, actuellement c’est l’opération Sentinelle et la seconde concerne l’extérieur comme l’opération Barkhane. »
Le poids économique du RICM est estimé à 23 millions d’euros, à la fin de sa carrière un marsouin sur deux reste dans la région car il y a souvent rencontré sa femme et de ce fait sa belle-famille. Un tiers du personnel est propriétaire, un quart est locataire et le reste vit à la caserne. « Nos hommes sont également impliqués dans la vie associative locale, notamment dans le sport. »
Lydia De Abreu
*La devise du RICM est : « Recedit immortalis certamine magno » soit « Il revint immortel de la grande bataille ».