Siegfried Burgeot, créateur de liens entre réalité et numérique

Siegfried Burgeot est le nouveau coordinateur de l’espace Cobalt. Il a aussi en charge les projets numériques du Crij dont les tiers-lieux et l’Infolab.

Cobalt, numérique, tiers-lieux, open data, Infolab … si tous ces termes sont un peu obscurs pour chacun, Siegfried Burgeot travaille dessus chaque jour. Ce Rochelais est arrivé sur Poitiers il y a 22 ans. Après un BEP dessinateur-projecteur, il obtient un bac pro bâtiment au lycée Auguste Perret. Objecteur de conscience, il commence au Crij (le centre régional d’information jeunesse) en 1997. « Je vendais des billets de train aux étudiants pour qu’ils puissent rentrer le weekend chez leurs parents. » Il fait un détour par une agence de voyages et revient au Crij en 2000, mais cette fois en tant qu’animateur multimédia. Ses attributions évoluent avec le Crij et ses missions. Aujourd’hui, il est chef de projets numériques et notamment du tiers-lieu et de l’Info Lab. « Ce qui m’intéresse dans le numérique, c’est l’aspect social et humain. Il y a de meilleurs informaticiens, de meilleurs bidouilleurs que moi, mais c’est surtout la partie création de liens qui me plaît. »

Le tiers-lieu Jardin Public

C’est avec cette idée qu’il travaille autour du développement des tiers-lieux en région. « En 2014, quand j’entends parler de tiers-lieux, je pense tout de suite à ce que l’on avait déjà mis en place au Crij. » Depuis 2006, le Crij accueille des associations en développement pour un an. C’est ainsi la possibilité d’avoir une boîte aux lettres, des salles de travail et de participer à des échanges. « Les gens passent pour un bureau, un café, du wifi, des échanges, des rencontres, montent un projet  … Et justement un tiers-lieu, c’est un mélange entre du coworking, de la formation, des loisirs, un accompagnement de projets. Nous le faisions déjà naturellement, autant nous inscrire dans cette dynamique. » Après quelques travaux, le Crij formalise cet accueil en créant Jardin public. « Les jeunes ont de moins en moins de lieux où se rencontrer. Nous les accueillons. Jardin public est une place publique avec un toit !  Les tiers-lieux sont des espaces soupape, ou chacun peut s’exprimer et où nous réintroduisons l’implication dans le local. » Depuis un an, avec trois autres acteurs (la coopérative des Tiers-Lieux, Prima Terra et Natural Net), la structure a été nommée assistant à maîtrise d’ouvrage pour le développement de tiers-lieux en Nouvelle-Aquitaine.

Aujourd’hui à 150, l’objectif est d’atteindre les 300 en 2020. « Il s’agit de recenser, de réaliser un enquête sur l’utilisation et la sociologie de ces espaces, de créer un outil de gestion, d’accompagner 10 tiers-lieux en création et de communiquer sur le dispositif. » Le Jardin public accueille notamment l’Infolab. Il s’agit de médiation autour de la donnée. « Nous les manipulons pour mieux les comprendre, se les approprier par le biais d’ateliers, d’animations. » Des soirées à thème ont déjà été menées sur le vélo, les élections ou encore l’engagement des jeunes.

En route vers Cobalt

Et dès le début 2017, Siegfried Burgeot a accepté d’être coordinateur et animateur au sein de l’espace Cobalt. « Le SPN a fait appel à moi en 2015 pour participer à la préfiguration du lieu. Eux apportaient la partie entreprises, de mon côté j’étais plus sur la partie associations et citoyen pour construire et animer un écosystème numérique sur Grand Poitiers. » Avec la création du lieu, une programmation d’actions et d’animations s’est mise en place.  « Mon rôle est de mettre en place une charte d’utilisation, de faire vivre le lieu en créant du lien entre les personnes (par le biais d’animations), d’impliquer les gens dans la vie du lieu (conciergerie), de s’occuper aussi de son fonctionnement (ouverture, matériel …). Comme pour un tiers-lieu, Cobalt doit convaincre chacun de rentrer, d’échanger. »

M. W.

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